L’économie allemande va entrer en récession fin 2022, et son PIB pourrait chuter de plus de 3 % sur l’ensemble de l’année 2023, prévoient les économistes de Deutsche Bank. Elle subit les effets du renchérissement du prix du gaz, qui affecte fortement son industrie. Outre-Rhin, les secteurs industriels utilisant beaucoup d’énergie ont déjà vu leur production chuter de 8 % entre janvier 2022 et le mois de juillet. Beaucoup moins utilisatrice de gaz, la France sera moins affectée par l’envolée des cours de cette énergie fossile. Mais la récession allemande la touchera plus nettement que les autres pays européens. Dans l’hypothèse extrême d’une chute de 50 % des exportations allemandes, liées aux fortes contraintes pesant sur l’industrie, la production industrielle française reculerait de 9,50 %, sous l’effet d’une baisse des commandes provenant des entreprises germaniques, selon les calculs de Deutsche Bank. En conséquence, les économistes prévoient pour l’économie française une récession certes plus modérée qu’en Allemagne, mais atteignant tout de même -·1,2 % en 2023. Le PIB de la zone euro chuterait de 2,2 %, ce qui n’empêcherait pas la BCE de porter ses taux d’intérêt (taux sur les dépôts) à 2,5 %, au lieu de 0,75 % actuellement.