Si les pratiques en matière d’investissement en capital-risque ont tendance à s’uniformiser dans un marché de plus en plus globalisé, les venture capitalists (VCs) français se singularisent tout de même vis-à-vis de leurs homologues européens sur plusieurs points. A commencer par le nombre de propositions d’investissement reçues : en France, 1·353 dossiers arrivent chaque année en moyenne sur les bureaux des fonds, contre seulement 851 en Europe, selon la dernière étude d’Audencia sur le sujet. Les VCs français sont également champions concernant la proportion de transactions réalisées : 10 % des dossiers reçus sont financés, contre 6 % en moyenne sur le continent.
Concernant les critères d’investissement, le profil de l’équipe entrepreneuriale est scruté avec plus d’attention en France qu’ailleurs en Europe (98 %, contre 93 %), tout comme l’offre de l’entreprise (67 %, contre 62 %). Par ailleurs, l’anticipation de la sortie est un facteur déterminant dans le choix de l’investissement pour 41 % des acteurs français, contre seulement 33 % des investisseurs européens. En revanche, les capital-risqueurs français attachent moins d’importance au business model : seuls 39 % en font un critère important, contre 47 % en Europe. Enfin, les fonds français préfèrent investir à plusieurs, comme en témoigne le taux particulièrement élevé d’investissements syndiqués avec des homologues (72 %, contre 63 % en Europe), dont l’objectif est avant tout de bénéficier de l’expertise de leur partenaire.