Placée en « sauvegarde accélérée » en mars dernier afin de négocier une restructuration financière, Orpea a dévoilé les deux scénarios envisagés, lors de la présentation de ses résultats annuels le 12 mai. Dans les deux scénarios, 3,95 milliards d’euros de dettes seraient convertis en capital et les actionnaires actuels seraient dilués de 99,6 à 99,96 %. Ces derniers se feront une raison en apprenant qu’Orpea a subi une perte nette de 4 milliards d’euros en 2022.
Pourtant, l’activité se porte bien. En 2022, le chiffre d’affaires d’Orpea a progressé de 8,9 % (+5,5 % en organique), et 2023 commence encore mieux avec une croissance de 10,2 % (9,5 % en organique) au premier trimestre. Certes, la marge sur EBITDA a fléchi à 16,7 %, mais elle reste confortable dans un contexte de renchérissement du travail et de l’énergie.
En réalité, les 4 milliards de pertes proviennent de dépréciations : 3,1 milliards de réévaluations d’actifs (inattendues avec une telle croissance du CA), 0,5 milliard pour des créances pourtant garanties par des actifs et 0,4 « diverses ». Après cette saignée, Orpea pourra présenter de meilleures performances à ses actionnaires, dont la valeur des actions a été divisée par 36 depuis la révélation des maltraitances en janvier 2022.