Brexit, un risque sur l’activité en zone euro ?
Avant le référendum britannique, des scénarios catastrophe ont circulé en cas de Brexit : risque de choc très négatif sur l’économie mondiale et choc financier d’ampleur équivalente à la réaction provoquée par la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008. L’Union européenne est supposée être la zone la plus exposée, au moins à court terme, via ses relations commerciales avec le Royaume-Uni et parce que Londres est la place financière dominante de la région.
Même si l’histoire du Brexit ne fait que commencer, ces craintes étaient sans doute exagérées. Si une récession est probable au Royaume-Uni, il ne semble pas que l’économie mondiale, en phase d’amélioration, en soit fortement affectée. Même la zone euro ne devrait que modérément souffrir. L’incertitude qui précède la sortie effective du Royaume-Uni de l’Union européenne pèse sans doute plus que la perte d’activité potentiellement liée aux relations économiques et commerciales. Cette incertitude est aussi source de regain de volatilité sur les marchés financiers. Mais, notamment grâce à l’action des banques centrales et au durcissement de la réglementation prudentielle, la crise systémique a beaucoup diminué ces dernières années.
De fait, si les différents outils à la disposition des banquiers centraux parviennent à enrayer le risque d’une nouvelle crise financière, l’impact direct du Brexit sur la conjoncture économique de la zone euro devrait rester limité. Finalement, le Brexit pourrait retarder l’accélération de l’activité en zone euro, via l’impact de l’augmentation de l’incertitude sur le comportement d’investissement des entreprises, mais pas provoquer de retournement de tendance.
Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.