La conjoncture économique de la zone euro bénéficie de nombreux soutiens. La dépréciation de l’euro s’ajoute à la division par deux des cours du pétrole en moins d’un an pour permettre un regain de profitabilité des entreprises. La forte baisse des prix des carburants libère, aussi, du pouvoir d’achat pour les ménages. Alors que les conditions de financement de l’économie se sont encore assouplies ces derniers mois (politique monétaire et taux d’intérêt à moyen et long termes), que les politiques budgétaires deviennent moins restrictives et que le plan Juncker devrait soutenir l’investissement ces prochains mois, les conditions d’un rebond plus marqué de l’activité sont réunies.

Quelques indicateurs récents semblent montrer que des enchaînements vertueux se mettent en place. Loin d’engendrer un comportement attentiste de la part des consommateurs de la zone euro, la baisse affichée des prix à la consommation soutient leur pouvoir d’achat et ils en profitent pour consommer. D’ailleurs, les ventes au détail ont nettement rebondi ces derniers mois et, parmi les chefs d’entreprise, les responsables d’entreprises de distribution apparaissent comme les plus optimistes. Plus généralement, les chefs d’entreprise deviennent progressivement plus confiants en l’avenir. Cela ne justifiera sans doute pas d’augmenter ces prochains mois des capacités de production encore largement sous-utilisées, mais des projets de rénovation et/ou de modernisation gelés ces derniers trimestres pourraient ressortir des tiroirs. L’investissement accélérerait ainsi, d’autant que les banques semblent redevenir plus conciliantes envers les entreprises candidates à un prêt.