En route pour la normalisation des taux
Ce début d’année confirme le retour d’une croissance satisfaisante en zone euro et généralisée à l’échelle mondiale. C’est la fin de la crise et surtout du risque de déflation. La politique monétaire ultra-accommodante de la BCE n’a plus lieu d’être et son maintien va avoir plus d’inconvénients que d’avantages comme on le constate aux Etats-Unis. Sorti de la crise depuis plusieurs années, le pays est confronté à l’apparition de bulles.
Avec une croissance retrouvée, les injections massives de liquidités et des taux très bas finissent par relancer aux Etats-Unis le réendettement excessif, comme le crédit dans l’immobilier commercial. Ce contexte a ainsi poussé les entreprises à prendre le risque de remplacer leur capital par de la dette, au point que leur ratio d’endettement rapporté à leur capitalisation boursière est passé de 75 % pendant la crise à près de 100 % aujourd’hui !
Malgré cela la Fed était restée prudente en raison de perspectives moroses d’activité. Le rebond de l’investissement des entreprises depuis l’été soutenu par les perspectives favorables de bénéfices montre pourtant la soutenabilité de la croissance.
Dans ce contexte, les banques centrales devraient sortir des mesures non conventionnelles de leur politique monétaire sans pour autant entamer un cycle de hausse des taux car l’inflation reste sous contrôle. La BCE devrait ainsi envisager l’arrêt rapide de son programme d’achats d’obligations et ramener son taux de dépôt en territoire positif.
Patrick Barbe est responsable de la gestion obligataire euro de BNP Paribas AM.
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