Le profil de sa croissance s’affirme. L’objectif de croissance de 1,5 % apparaît atteignable, alors que le profil de l’emploi s’améliore. L’économie française est enfin sortie de sa longue période de croissance lente entre 2011 et 2014. On note d’ailleurs qu’avec simplement 1,2 % de croissance la France a créé des emplois en 2015. Le marché du travail est devenu beaucoup plus flexible et le seuil de croissance déclenchant des créations d’emplois s’est abaissé. Cela peut suggérer que ce qui manque le plus à la création d’emplois, c’est davantage de croissance.

L’autre dynamique est celle du climat social. En créant des ruptures, des discontinuités au sein de l’économie française, il pourrait y avoir, si ce processus s’intensifiait et se prolongeait, un impact sur la trajectoire de l’économie. Ce n’est pas le cas pour l’instant. La BCE œuvre depuis la fin 2012 à réduire progressivement l’exposition de la zone euro aux chocs extérieurs en rendant le cycle européen plus homogène. Cela a plutôt bien fonctionné. L’instabilité sociale, en créant de l’incertitude, est une source de choc pénalisant.

L’ampleur et la durée du présent épisode n’a pas encore d’impact macroéconomique. L’exemple de 2010, duquel l’expérience actuelle se rapproche, n’avait pas vu d’inflexion de la croissance due au climat social. Il ne faudrait pas cependant que cela dure afin de maintenir l’état du système productif. Il faut aussi être attentif aux investisseurs internationaux qui ne doivent pas détourner leur regard de la France.