La crise énergétique que nous n’avons pas vu venir
Ces derniers jours ont vu monter l’inquiétude concernant la hausse des prix de l’énergie : celle du prix du baril de pétrole, qui a retrouvé ses plus hauts niveaux depuis 2018, mais surtout celle des prix du gaz en Europe, et du charbon, multipliés par quatre, voire davantage, depuis le début de l’année.
A court terme, la hausse des prix de l’énergie alimente le débat sur l’inflation. Cette augmentation est en partie due à l’inadéquation de l’offre à une accélération de la demande, bien plus rapide que prévu. Et on peut penser que, notamment en ce qui concerne le pétrole, les capacités peuvent être accrues plus ou moins rapidement. Mais, pour le gaz, comme pour le charbon, les choses pourraient être plus difficiles et les tensions pourraient être exacerbées par l’arrivée de l’hiver. Ainsi, en Europe comme en Chine, les prix de l’électricité continuent d’augmenter. Si une éventuelle régulation ou une modération des prix de l’électricité peuvent permettre de réduire l’impact sur l’inflation, l’impact économique pourrait s’avérer plus sévère en cas d’impossibilité de produire de l’électricité.
A moyen terme, en Europe, les pénuries d’approvisionnement en gaz, accentuées par la météo, doivent nous interpeller sur notre stratégie de transition énergétique et de sortie des énergies fossiles. De l’autre côté du globe, le volontarisme chinois est lui aussi confronté à cette même réalité. Car, sans électricité, l’économie calera.
Sebastian Paris Horvitz est directeur de la recherche chez LBP AM
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