La fragilité des certitudes des banquiers centraux
Transitoire ou durable ? Telle est la teneur essentielle du débat sur la dynamique de l’inflation. Même si l’on constate déjà que le transitoire se prolonge, seul le temps apportera une réponse.
Dès lors, que doivent faire les banques centrales ? Si le caractère transitoire se confirme rapidement, elles auront eu raison de ne rien faire. Mais si les pressions inflationnistes persistent, elles risquent de devoir accélérer le resserrement monétaire, avec une force d’autant plus difficile à calibrer que les anticipations d’inflation pourraient s’emballer, et rétablir leur crédibilité en tant que gardiennes d’un objectif d’inflation compatible avec une croissance saine.
Toutefois, l’éventualité de ce second scénario, c’est-à-dire de l’erreur de diagnostic et donc de politique économique, n’est pas vraiment considérée. Probablement parce que la crainte dominante des vingt dernières années était celle de la déflation, et que contrairement aux générations précédentes, le rôle du banquier central aujourd’hui est plutôt de soutenir l’inflation et la croissance.
Pour autant, si au sortir de cette crise inédite, la BCE comme la Fed sont convaincues que la réduction très graduelle de l’extraordinaire impulsion monétaire passée est la bonne stratégie, et qu’après un débordement momentané, le fleuve de l’inflation devrait sagement retrouver son lit d’origine, il ne faudrait pas qu’un dérèglement climatique génère de mauvaises surprises.
Sebastian Paris Horvitz est directeur de la recherche chez LBP AM
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