Le commerce mondial reste atone
Les échanges internationaux de marchandises, en volume, ont enregistré en juillet leur plus forte contraction (- 0,8 %) depuis le mois de mars.
Il est tentant d’attribuer ce recul à une réaction de prudence face au référendum britannique. Mais le caractère très erratique des variations de court terme empêche d’argumenter réellement dans ce sens. La décomposition géographique des données fournies par le CPB néerlandais ne le permet pas non plus : les importations des économies avancées sont en net recul (- 0,6 %), mais celles des économies émergentes ont baissé encore plus (- 2,1 %). Dans les économies avancées, seules les importations de la zone euro ont progressé. Parmi les données publiées, un élément peut permettre d’attribuer une partie de la responsabilité de ce recul aux craintes consécutives au Brexit : les importations des «autres économies avancées» ont chuté de 2,3 % par rapport au mois de juin. Des reports de livraisons des fournisseurs non résidents, voire des annulations de commandes de clients britanniques ont pu peser sur les échanges du candidat à la sortie de l’Union européenne…
Néanmoins, l’impact sur le total n’est que marginal, les importations de l’ensemble des «autres économies avancées» ne pesant que 21 % de celles de l’ensemble des économies avancées ou 14 % des importations mondiales, soit moins de la moitié de la part de la zone euro (respectivement 46 % et 31 %).
Il reste que la dynamique des échanges demeure très faible, voire négative : alors qu’ils progressaient légèrement ces derniers mois, les échanges ont baissé sur un an en juillet.
Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.