Par rapport à son point bas du début d’année, le prix du baril de Brent a rebondi de plus de 80 % ! Faut-il y voir un danger pour les perspectives économiques en zone euro, après la «bonne surprise» de la croissance du premier trimestre ? Pour au moins quatre raisons, le récent rebond des cours des matières premières n’est pas forcément une mauvaise nouvelle pour les économies développées.

D’abord, ce rebond des cours des matières premières provient d’une diminution des craintes sur les perspectives de croissance économique mondiale. Grâce à quelques indicateurs mieux orientés, les investisseurs semblent, notamment, estimer que le risque de ralentissement plus brutal de l’économie chinoise a diminué.

Ensuite, la chute des cours des matières premières a lourdement pesé sur l’activité dans les économies émergentes productrices et exportatrices de ces produits, en Amérique latine ou au Moyen-Orient en particulier. Or, d’une part le poids des économies concernées dans le PIB mondial a augmenté ces dernières années et, d’autre part, elles importent de nombreuses marchandises d’Europe.

De plus, le rebond de la croissance depuis 2009 aux Etats-Unis s’est nourri du redressement de l’immobilier résidentiel, mais aussi de la mise en exploitation du pétrole et gaz de schiste. La crise du secteur freine indéniablement l’activité dans la première économie du monde. Ce qui n’est jamais une bonne nouvelle pour ses partenaires commerciaux, y compris en Europe.

Enfin, la remontée des cours des matières premières devrait se diffuser dans les indices de prix, allégeant ces prochains mois les craintes de déflation.