Le rôle clé de la BCE pour le redressement économique
Depuis la crise des dettes des Etats périphériques de 2010, la BCE a étendu son champ d’action pour faciliter la transmission de la politique monétaire, et donc son soutien au système financier à l’économie en aide à l’euro. Son engagement a été une nouvelle fois crucial en janvier dernier, lors de l’annonce de l’élargissement de son programme d’achats aux obligations d’Etat et leurs agences pour plus d’un trillion d’euros. Cette mesure a de grandes conséquences, dont l’ancrage de ses taux directeurs vers 0 %, et ce pour une durée indéterminée : le retour du taux d’inflation vers 2 % paraît ainsi éloigné. La BCE empêche de ce fait le marché d’anticiper dans un futur prévisible le moindre changement à la hausse de ses taux. La baisse des taux de dépôt à - 0,20 % met sous pression les investisseurs, et surtout les banques, pour trouver des rendements positifs. En contrepartie, elle offre aux agents économiques une longue période de condition de financement à des taux très bas. Elle pousse même à la désintermédiation bancaire : les banques devant réduire la taille de leur bilan et se recapitaliser cèdent leur pool de créances aux investisseurs à la recherche de rendement. Les effets de cette politique monétaire se diffuse dans toute la zone euro, jusqu’aux PME, luttant ainsi contre le pessimisme ambiant.
Patrick Barbe est responsable de la gestion obligataire euro de BNP Paribas AM.
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