L’embellie en vue en zone euro soutiendra les Bourses
Ironie du sort, c’est au moment même où la BCE s’apprête, pour endiguer le risque de déflation, à acheter massivement des titres souverains (QE) que la conjoncture de la zone euro reprend quelques couleurs.
L’anticipation d’un QE de la BCE avait conduit à une détente supplémentaire sur les taux d’intérêt souverains. Plus significativement encore, les taux d’intérêt des crédits bancaires accordés aux PME – qui avaient stagné en Italie et en Espagne depuis l’été 2012 – ont commencé à baisser depuis quelques mois déjà, un mouvement vraisemblablement amené à se poursuivre.
Par ailleurs, l’anticipation puis l’annonce du QE de la BCE ont contribué à affaiblir l’euro et à doper les Bourses européennes depuis le début de l’année. Au final, ce sont donc l’ensemble des conditions monétaires et financières qui se détendent. Traditionnellement, on estime qu’il faut plus de six mois pour qu’un assouplissement de cette nature produise pleinement ses effets. A cet horizon, viendront s’ajouter les effets stimulants de la baisse du prix du pétrole. Très incertains dans un environnement déflationniste, ils se matérialiseront plus certainement si la confiance repart.
En définitive, tous les ingrédients d’une reprise cyclique sont désormais réunis. Parmi les premiers signes tangibles, on retiendra la dynamique des bénéfices par actions des entreprises qui s’améliore, sans doute grâce à l’affaiblissement de l’euro.
Certes, les risques géopolitiques subsistent (négociations difficiles entre la Grèce et la troïka, crise en Ukraine). Mais ce début d’année nous enseigne qu’une remontée de la volatilité sur les actions n’est pas incompatible avec de bonnes performances boursières…
Didier Borowski est responsable de la recherche sur les politiques macroéconomiques au sein de l’Amundi Investment Institute. Auparavant, il a exercé plusieurs fonctions : responsable de la stratégie Taux et Changes, co responsable de l’équipe de Stratégie et Recherche économique, responsable de la macroéconomie puis plus récemment responsable global views. Avant de rejoindre Amundi, il était économiste et stratégiste senior de Société Générale Asset Management (2000-2009). Didier Borowski a commencé sa carrière au sein de la Direction de la Prévision du Ministère de l’économie et des finances. Il a également exercé les fonctions d’expert auprès de la Commission européenne. Didier Borowski est Docteur ès sciences économiques. Il a été Professeur associé à l’Université Paris Nord (2007-2011) puis a enseigné plusieurs années à l’université Paris-Dauphine.
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