On a du pétrole mais peu d’idées… dans les marchés financiers
… dans les marchés financiers. Les indicateurs économiques influent peu sur les évolutions des cours de marchés ces derniers mois : toutes les places boursières ont les yeux rivés sur les cours du pétrole ! Les investisseurs cherchent en effet à savoir si l’excédent monumental de plus de 2 millions de barils par jour de la production de pétrole est en train de se résorber. Or, cet excédent est symptomatique de la faible croissance mondiale et de son risque de finir en déflation, ce que les banques centrales voudront éviter en accentuant leur politique monétaire accommodante : d’où le lien avec les marchés financiers. La difficulté est que la réponse du marché change souvent : la chute des prix énergétiques a provoqué une sévère récession dans les secteurs liés à l’énergie aux Etats-Unis, faisant craindre une généralisation à toute l’économie. Aujourd’hui, le rebond des prix énergétiques rassure, bien qu’il provienne avant tout d’une nouvelle relance budgétaire en Chine qui renforce ses importations, notamment en pétrole ! Suivre les matières premières est bien inadapté quand on tient compte de leurs spécificités, mais cela conduit surtout à un constat inquiétant : les marchés n’ont plus de thèmes d’investissements porteurs tant en économie, qu’en perspectives de bénéfices, de thématiques sectorielles ou encore de pays.
Patrick Barbe est responsable de la gestion obligataire euro de BNP Paribas AM.
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