Oui, le prix des énergies fossiles doit monter
L’inflation reste partout un sujet de préoccupation. Et des deux côtés de l’Atlantique, le prix de l’énergie joue un rôle majeur dans cette tendance.
Néanmoins, certains anticipent toujours une baisse du prix du pétrole, notamment car l’offre devrait satisfaire la demande supplémentaire à venir. Le PDG de Total a d’ailleurs déclaré récemment, justifiant une offre croissante, que le prix du pétrole ne devait pas être trop élevé afin de permettre le développement d’énergies alternatives. Il soulignait que des prix trop élevés pénaliseraient les pays émergents qui voudraient sortir du charbon en allant vers le gaz comme étape intermédiaire pour se décarboner.
Quel paradoxe, alors qu’un prix du carbone haut est l’un des outils les plus efficaces pour décarboner la planète !
L’Europe le montre aujourd’hui, avec la pression sur les prix qui s’exerce sur le gaz par manque d’offre. Faudrait-il plus d’offres pour baisser les prix ? Sûrement. Mais, cela irait à contresens de nos objectifs globaux de réduction des émissions de CO2. Ce qui illustre le challenge immense de piloter la transition énergétique.
C’est pourquoi une trajectoire de hausse, de préférence graduelle, du prix des énergies fossiles est probablement souhaitable pour l’avenir. Même si le prix de l’énergie doit demeurer un contributeur à l’inflation future dans cette longue phase de transition énergétique.
Sebastian Paris Horvitz est directeur de la recherche chez LBP AM
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