Pas de risque obligataire pour 2018 ?
Traditionnellement, en novembre, les marchés obligataires se positionnent pour la prochaine année : rien à signaler cette fois-ci, à part une correction légère du high yeld. Pourtant, 2018 recèle quelques risques…
Pour la première fois depuis le début de la crise en 2007, le monde connaît une croissance généralisée. Le renforcement de la demande finale conduit à une hausse durable du prix des matières premières et à une forte utilisation des capacités de production, au point de faire rebondir l’investissement : l’inflation va remonter ! La fin des politiques monétaires non conventionnelles est un autre risque. La communication de la Fed comme de la BCE est si convaincante que les marchés ne s’inquiètent pas : la personnalité et la crédibilité des présidents des banques centrales jouent un rôle clé. Mais ces derniers peuvent changer, comme aux Etats-Unis, et doivent aussi s’appuyer sur l’analyse économique de leurs équipes, qui devrait devenir plus optimiste en zone euro. Un autre risque relève de l’excès de liquidités, renforcé par les achats encore forts du quantitative easing (QE) de la BCE : la pression de devoir investir tout ce cash conduit les marchés obligataires en euros à rester sur leurs plus hauts et à ne plus pouvoir anticiper, pas même la forte réduction, dès janvier, du QE !
Patrick Barbe est responsable de la gestion obligataire euro de BNP Paribas AM.