Quelle fin de partie pour la Fed ?

Publié le 24 février 2023 à 10h53

Bastien Drut    Temps de lecture 2 minutes

Depuis le début du mois de février, les taux longs ont beaucoup monté en Europe et aux Etats-Unis, car une série de publications meilleures qu’attendu (rapport sur l’emploi, ventes au détail) ont amené les investisseurs à anticiper un taux terminal de la Fed (taux à la fin du cycle de hausses) plus élevé. Ce mouvement de hausses de taux a été entretenu par les déclarations de deux faucons (Loretta Mester et James Bullard), qui ont déclaré qu’ils auraient préféré une hausse de 50 points de base (pb) le 1er février, et non pas une hausse de 25 pb.

Les minutes du comité du 1er février permettent de mieux comprendre la teneur des réflexions. Elles indiquent que « presque tous les membres du FOMC » étaient en faveur d’une hausse de taux de 25 pb le 1er février, notamment car la Fed avait déjà beaucoup remonté ses taux et car l’économie avait déjà bien ralenti. C’est une façon de faire savoir que les faucons mentionnés plus haut sont isolés.

Surtout, les minutes permettent de comprendre que les conditions d’un arrêt du cycle de hausse de taux ne sont pas les mêmes que celles déterminant la durée pendant laquelle le taux terminal restera en application. Une détérioration supplémentaire de l’économie pourrait suffire pour provoquer un arrêt des hausses de taux, mais il faudra que les membres du FOMC soient convaincus que l’inflation est sur une tendance baissière durable pour que les taux directeurs puissent baisser à nouveau. Faire comprendre aux marchés cette nuance est le nouveau défi de la Fed.

Bastien Drut Responsable des études et de la stratégie ,  CPR AM

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