Sous la pression des chiffres d’inflation
Historique ! En quelques semaines, le discours des banquiers centraux s’est brutalement durci. Le mouvement est particulièrement violent du côté des Etats-Unis. M. Powell annonçait en septembre dernier une inflation « temporaire », un marché du travail encore fragile et pas de hausse des taux directeurs en 2022. En décembre, le risque inflationniste est considéré comme sérieux et plus durable qu’anticipé. La banque centrale va finalement accélérer la fin de son programme d’achats obligataires pour remonter ses taux directeurs en mars. Trois hausses de taux sont prévues cette année. Mais, surtout, les banquiers centraux américains ont envisagé de reprendre, dès cette année, une partie des liquidités injectées sur les marchés obligataires durant la crise sanitaire. Du côté de la Banque centrale européenne (BCE), le discours est plus prudent. Les tensions inflationnistes sont considérées comme transitoires et la normalisation de la politique monétaire sera lente, avec l’absence de hausse de taux directeurs cette année. Mais, ce « scénario central » pourrait être difficile à tenir si l’inflation dans la zone euro, en hausse de 5,0 % en décembre dernier, ne connaît pas rapidement une inflexion…
Christian Parisot est conseiller économique auprès du prestataire de services d'investissement Aurel BGC, dont il a été préalablement responsable de l’ensemble de la recherche, et Chef Economiste entre 2006 et 2021. Titulaire d’un diplôme universitaire, il a débuté en 1996 sa carrière d’économiste de marché à la Caisse Centrale des Banques Populaires (devenue ultérieurement Natixis) avant de rejoindre Aurel un an plus tard.
Du même auteur
Banques centrales : enfin de la visibilité ?
Le cycle de détente des taux directeurs des grandes banques centrales (hormis la BoJ et la RBA) a…
C’est de la faute du « K » !
Derrière les chiffres de croissance « molle » en Europe se cache une croissance en « K » au niveau…