Un milliardaire, ça «trumpe» énormément
En ce début d’année, les attentes sur la croissance américaine sont fortes, comme le montrent l’envolée de la confiance des entreprises et le rallye des actions : c’est l’effet Trump. On se souvient pourtant des vives critiques dont il a fait l’objet pendant toute la durée de sa campagne. Et pourtant, dès les premières heures qui ont suivi son élection, les marchés ont loué son pragmatisme, plus que son programme de relance budgétaire pour créer des emplois. N’ayant pas l’adhésion de son propre parti, Trump devrait commencer par des mesures en phase avec les convictions républicaines : baisser les impôts des entreprises et motiver fiscalement le rapatriement de leurs capitaux aux USA, ce qui aura pour conséquence d’augmenter leurs bénéfices. Mais, à terme, ses autres propositions font craindre une politique américaine en rupture, à même de générer par répercussion de nouvelles difficultés : équilibre géopolitique mondial en risque, protectionnisme défavorable à l’activité, programme économique qui ne tient pas compte de la croissance déjà bien établie depuis 2010 et notamment de la faible hausse des salaires… Plus encore, une relance de la dépense budgétaire risque avant tout de faire remonter les taux, plutôt que d’améliorer le faible niveau de productivité de l’industrie, qui a surtout besoin d’investissements technologiques.
Patrick Barbe est responsable de la gestion obligataire euro de BNP Paribas AM.
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