Un peu de patience !
Après avoir annoncé un hiver «chaud», nous anticipons maintenant des marchés dans le vert avec le retour du printemps. La récente crise boursière résultait d’une prise de risque excessive des investisseurs qui, ayant fui les bas rendements obligataires en faveur d’actifs risqués, n’ont pas vu venir le ralentissement économique.
Ce dernier est dû à la récession dans les secteurs liés aux matières premières : baisse des dépenses d’investissement et même craintes de déflation dans les pays de la zone euro. Les marchés ont encore une fois une vue à trop court terme. Car la chute des prix des matières premières est évidemment favorable aux pays industrialisés. Les entreprises voient leurs marges et leurs profits augmenter, favorisant à terme l’investissement et donc l’emploi. Parallèlement le pouvoir d’achat des ménages s’améliore, ce qui soutient la consommation et leurs projets d’investissement. Le problème est que ces avantages pour l’économie mettent du temps à se voir, alors que la crise du secteur énergétique est immédiate. Les ménages américains, qui n’avaient pas cru à une baisse durable du prix de l’essence, avaient d’abord choisi le désendettement. Les dernières statistiques montrent qu’ils viennent de changer de comportement, les ventes d’automobiles de type SUV se sont ainsi envolées. La baisse des prix des matières premières devrait donc soutenir la croissance, contrairement aux craintes des marchés et de beaucoup d’économistes.
Patrick Barbe est responsable de la gestion obligataire euro de BNP Paribas AM.
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