Alors que les banques centrales étaient rentrées, plus ou moins progressivement, dans un cycle de normalisation de leur politique monétaire, le contexte de guerre suite à l’agression de la Russie sur l’Ukraine va leur compliquer leur tâche. Difficile à ce stade de déterminer la durée du conflit et l’impact qu’auront les sanctions, inédites, sur l’économie russe, mais aussi mondiale. Toutefois, la probabilité d’une période de stagflation s’accroît, avec une hausse des prix des matières premières, de nouveaux goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement et des impacts négatifs sur la croissance, en dehors des usines d’armement. Les marchés l’ont compris, le rendement des obligations allemandes à 10 ans étant repassé cette semaine en négatif pour la première fois en un mois. Les banques centrales seront contraintes de remonter leurs taux pour contrer une inflation galopante, mais avec peut-être davantage de précaution. Les taux longs vont s’ajuster à nouveau à la hausse, après cette période de chasse à la qualité. Les Etats vont devoir émettre davantage de dettes pour financer leurs plans d’aide aux ménages visant à minimiser l’impact de la hausse des coûts de l’énergie. On peut s’attendre à ce que cette hausse des taux d’intérêt, ou décompression des taux réels soit plus modérée, que ce qui était attendu avant la guerre en Ukraine.