Le régulateur européen souhaite imposer une grille de lecture de la durabilité à la finance. Une ambition qui se traduit dans la révision de MIF 2. Le texte va désormais imposer aux intermédiaires financiers de prendre en compte les préférences de leurs clients en matière de durabilité. Ils devront en outre s’assurer que l’offre de placements est en adéquation avec le profil du client sur le plan de l’ESG. En l’état actuel des choses, de nombreuses questions demeurent sur la mise en œuvre pratique de ces mesures.

La finance durable accumule les textes réglementaires ! Le 21 avril dernier, la Commission européenne a adopté un ensemble important de mesures sur le sujet, dont une partie vient renforcer la directive MIF 2. « La réglementation MIF, dont l’objectif consiste à assurer l’adéquation entre la demande du client et les produits qui lui sont proposés, va s’enrichir d’un volet sur les préférences ESG », résume Ghislain Périssé, responsable de la stratégie assurances du groupe Schroders pour l’Europe. Les intermédiaires financiers vont devoir interroger leurs clients sur leurs préférences en matière de durabilité afin de leur proposer des produits d’investissement adaptés. « Il s’agit d’un texte fondateur de la finance, car il vient donner une utilité aux chiffres du règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation), juge Grégoire Hug, cofondateur de WeeFin. Avec MIF 2, on passe d’une dimension de reporting à une dimension de pilotage. » Même chose côté intermédiaires d’assurances avec la DDA (Directive sur la distribution d’assurances). « La philosophie du texte est bonne, estime Laurène Chenevat, responsable du plaidoyer chez Mirova. Il y a une vraie appétence des épargnants pour investir de manière durable, mais il manque actuellement des connexions entre leur appétence et l’offre de produits qui doit être cohérente et adaptée. » Sur le plan pratique, le texte pose cependant encore un certain nombre de questions.
Les distributeurs vont devoir sonder leurs clients sur...