Les baisses d’impôts ciblées de la seconde moitié du quinquennat du Président Hollande peinent à faire oublier la hausse brutale de la pression fiscale des premières années, la concentration de ces impôts sur un nombre toujours plus limité de redevables et le fait que la France fasse partie des champions européens en matière de prélèvements obligatoires. Il est en outre difficile d’écarter tout lien entre la fiscalité française et le taux de chômage, dont la difficile inversion de la fameuse courbe aura coûté au Président sa possible réélection.
Par Olivier Vergniolle, avocat associé, et Romain Daguzan, avocat, Arsene Taxand
Après le renoncement de François Hollande à se présenter à sa propre succession et la défaite de Manuel Valls à la primaire de la gauche, la défense du bilan du quinquennat écoulé a été reléguée au second plan, voire a complètement disparu du débat public.
Et pourtant, avec près de 950 mesures fiscales votées, 44 nouvelles taxes créées et des débats permanents sur l’impôt, tous s’accorderont pour dire que la fiscalité a été omniprésente durant le quinquennat. Les plus avertis expliqueront que cela était prévisible au vu du contexte socio-économique et de la personne de François Hollande, réputée pour être un fin technicien de l’impôt.
Nous rappellerons d’ailleurs que jamais la fiscalité n’avait occupé une place aussi importante dans un débat électoral qu’au cours de la campagne présidentielle de 2012. Cela résulte notamment de l’état des finances publiques à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy qui avait choisi de laisser courir les déficits publics pour atténuer les effets de la crise financière de 2008. Ainsi, les déficits publics s’élevaient à 5,2 % du PIB en 2011, après avoir atteint 7,5 % et 7,1 % respectivement en 2009 et 2010.
Face à la nécessité de lutter contre les déficits publics, et convaincu qu’elle ne saurait passer par la seule diminution des dépenses de l’Etat, le candidat François Hollande n’avait pas hésité à se présenter à l’élection présidentielle avec un véritable programme de hausses d’impôts. Mais au-delà des augmentations d’impôts, celui-ci souhaitait «engager une grande réforme fiscale» destinée à rendre notre impôt «plus juste, plus efficace, plus lisible».