Abonnés

Code civil

L’importance du droit civil dans le cadre du droit des sociétés

Publié le 6 mars 2015 à 10h21    Mis à jour le 6 mars 2015 à 14h52

Laurent Drillet, Fidal

L’importation croissante dans notre droit des sociétés de techniques inspirées du droit anglo-saxon et adaptées par la pratique, pour entrer tant bien que mal dans l’écosystème juridique français, et la multiplication des pratiques dites de place au fondement juridique flou, pourraient un jour se heurter frontalement et brutalement à quelques modestes articles du Code civil à la protection desquels veille efficacement la Cour de cassation.

Par Laurent Drillet, avocat associé, directeur adjoint du département sociétés au sein de la direction régionale Bretagne, Fidal.

De récentes jurisprudences1, 2, frappant de plein fouet les conventions de «management fees» (qui s’étaient répandues en pratique ces dernières années au point de faire pleinement partie du paysage juridique au sein des groupes de société), sont une illustration de l’importance du respect des règles élémentaires de droit civil dans l’environnement sociétaire. Une ligne au sein de l’article 1108 du Code civil aura suffi pour mettre à mal, sur le fondement civiliste de la cause, les conventions de prestation de services, dites de management fees, stricto sensu. Petite cause, mais grands effets ! La publication du dernier arrêt au bulletin de la Cour de cassation, montre l’importance que la haute juridiction entendait y donner. Cinglant rappel à l’ordre.

La potestativité est une autre illustration intéressante de ces notions civilistes spécifiquement latines, qui font la richesse de notre droit. Totalement absconse pour un profane, la potestativité est une notion juridique souvent difficile à appréhender dans sa plénitude pour les juristes. La condition potestative est celle qui fait dépendre l’exécution de la convention d’un événement qu’il est au pouvoir de l’une ou de l’autre des parties contractantes de faire arriver ou d’empêcher (article 1870 du Code civil).

Par cette phrase sibylline, qui n’a pas connu d’évolution dans sa rédaction, le législateur de 1804 a posé une règle stricte. Le dispositif est complété par l’article 1174 du même code, qui en assure la pleine efficacité : «Toute obligation est nulle lorsqu’elle a été contractée sous une condition potestative de la part de celui qui s’oblige.»

Les dernières lettres professionnelles

Voir plus

Dernières nominations

Voir plus

Les dernières Lettres Professionnelles

Voir plus

Dans la même rubrique

Abonnés Mention expresse : un dispositif à bien maîtriser et à ne pas négliger !

Alors que s’ouvre la période déclarative des résultats des sociétés et revenus des particuliers, il...

Abonnés Tarifs : quand le protectionnisme redessine les états financiers

En mars et avril 2025, l’administration américaine a imposé des tarifs douaniers sur une large gamme...

Abonnés Assemblées générales : concilier obligation de retransmission et droits des actionnaires filmés

La retransmission obligatoire des assemblées générales des sociétés cotées soulève des enjeux de...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…