Pour contenir la baisse des rendements des fonds de prêts à l’économie, les gérants privilégient une plus grande diversification des projets à financer. Cette stratégie leur permet également d’accélérer leurs investissements.
Depuis 2013, les investisseurs institutionnels ne cessent d’augmenter la part de leurs placements dans les actifs réels. «Un tiers des plans de réinvestissement des assureurs prévoient d’investir dans des actifs illiquides ou peu liquides comme les prêts immobiliers, la dette d’infrastructure ou encore les placements privés d’entreprises», témoigne Mathilde Sauvé, responsable des solutions d’investissement pour institutionnels chez Axa Investment Managers (IM). Cette progression est liée, d’une part, à la baisse des rendements dans les marchés obligataires classiques : à titre d’illustration, l’OAT 10 ans affichait le 25 novembre un taux de seulement 0,82 %. Les institutionnels sont ainsi à la recherche d’alternatives plus rémunératrices dans leur poche obligataire qui puissent également correspondre à leurs contraintes réglementaires. En ce sens, les fonds de prêts à l’économie s’inscrivent bien dans le cadre de Solvabilité 2 puisqu’ils sont peu consommateurs de capitaux réglementaires. D’autre part, les institutionnels sont incités par le gouvernement à privilégier les supports permettant de financer l’économie réelle. Un décret a été publié à ce titre au mois d’août 2013 pour permettre aux assureurs d’investir jusqu’à 5 % de leurs actifs dans des fonds de prêts à l’économie (FPE). Il a été suivi, à la fin de l’année dernière, par un nouveau décret autorisant cette fois-ci les mutuelles et organismes relevant du Code de la sécurité sociale à le faire également (voir encadré). Une réforme qui doit avoir un impact considérable sur les flux. Rien que pour les assureurs, les investissements attendus dans les FPE pourraient atteindre 90 milliards d’euros.