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Interview - David Azéma, vice-président de l’Institut Montaigne

«Les objectifs de l'Etat sont contradictoires avec ceux d'un actionnaire.»

Publié le 3 mars 2017 à 15h33    Mis à jour le 3 mars 2017 à 16h57

Propos recueillis par Valérie Nau

Avec un portefeuille de participations de quelque 100 milliards d’euros en 2015, l’Etat reste, au travers de l’Agence des participations de l’Etat, la CDC et Bpifrance, un actionnaire majeur en France. Un rôle «impossible», si l’on en croit l’ancien directeur général de l’APE, David Azéma. Interrogé lors de la sortie de la note qu’il vient de rédiger pour l’Institut Montaigne, il démontre en quoi l’Etat ne peut fondamentalement pas se comporter comme un actionnaire.

Après avoir dirigé, de 2012 à 2014, l’Agence des participations de l’Etat (APE), vous venez de publier, dans le cadre de l’Institut Montaigne, une note passablement critique sur le rôle de l’Etat comme actionnaire. Pourquoi avoir choisi de vous livrer maintenant à cet exercice de réflexion ?

Il est d’abord plus facile de tirer les leçons d’une expérience après avoir pris du recul. Il se trouve, en outre, qu’après avoir quitté l’APE, j’ai rejoint une banque : j’y ai découvert, en discutant avec des clients, à quel point beaucoup de dirigeants d’entreprise rejetaient toute idée d’avoir l’Etat à leur capital, et excluaient, de ce fait, des rapprochements avec des sociétés publiques. Comme j’ai en parallèle participé à plusieurs travaux sur la gouvernance dans les entreprises publiques pour différentes institutions, il m’a paru intéressant de rassembler toutes ces réflexions dans une note de synthèse.

En quoi le mode de fonctionnement que vous avez découvert à l’APE vous a-t-il surpris ?

Je connaissais bien l’APE pour avoir notamment été en charge des relations avec elle quand j’étais à la SNCF. Ce n’est donc pas son fonctionnement en tant que tel qui m’a surpris, mais celui de l’Etat. Dans une entreprise, il y a un chef qui décide. Au sein de l’Etat, la chaîne de commandement est beaucoup plus complexe car si la décision relève en dernier ressort du président de la République et institutionnellement du Premier ministre, elle implique préalablement les directions des ministères, le cabinet du ministre et le ministre lui-même. L’objectif, lorsque l’on prend une...

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