La hausse des taux d’intérêt pèse sur le marché immobilier dont certains segments sont par ailleurs challengés par des évolutions sociologiques.
Sale temps pour l’immobilier ! « Les transactions en immobilier de bureau se sont élevées à moins de 14 milliards d’euros l’an dernier sur le marché français contre une moyenne de 30 milliards approximativement les années précédentes, relève Nicolas Kert, co-fondateur de Remake. Sur le premier trimestre, nous dénombrons seulement 1,7 milliard d’euros de transactions, le marché immobilier est totalement à l’arrêt. » Cette évolution est liée à plusieurs facteurs. D’abord, la consommation d’espaces de bureau est en pleine transformation depuis la crise sanitaire et le développement du télétravail qui en a résulté. Le 13 juillet 2023, McKinsey publiait une étude sur neuf métropoles aux Etats-Unis, en Asie et en Europe dont Paris, et estimait que la baisse globale de la valeur des bureaux dans ces zones à l’horizon 2030 serait de l’ordre de 800 milliards de dollars ! Selon le consultant, la diminution de la fréquentation des bureaux selon les jours de la semaine est comprise dans une fourchette de 30 % à 40 %, l’occupation étant la plus importante entre le mardi et le jeudi. Il semblerait que certaines entreprises, y compris aux Etats-Unis et dans le secteur des nouvelles technologies, prônent un retour aux bureaux, mais les spécialistes estiment que ce dernier doit se transformer.
«Les investisseurs institutionnels français continuent de privilégier les localisations à Paris dans le quartier central des affaires (QCA) car celles-ci sont très liquides»
Une baisse de la prime de risque
Les évolutions sociologiques sont cependant loin d’expliquer l’arrêt récent des transactions. « Le marché immobilier relève essentiellement de deux facteurs : les données macro-économiques et le niveau...