Dossier spécial

Les 50 sociétés de gestion qui comptent - Sélection 2023

Publié le 2 mai 2023 à 9h00

Dossier réalisé par les rédactions d’Option Finance et de Funds Magazine

Chaque année, Option Finance et Funds Magazine, en partenariat avec Deloitte, sélectionnent 50 sociétés de gestion qui comptent en France. Cette sélection comprend aussi bien les grands gestionnaires d’actifs incontournables, les filiales de groupes bancaires ou d’assureurs, que des sociétés de gestion indépendantes, ou des gérants étrangers présents sur le marché français. Si le palmarès distingue les asset managers établis depuis plusieurs années et dont les encours en France restent significatifs d’une année sur l’autre, il s’attache aussi à reconnaître les sociétés en développement, qui font preuve de dynamisme et d’innovation.

Avec des marchés actions et obligations qui chutent en même temps, l’année 2022 a été plus que difficile pour la gestion d’actifs en Europe, se soldant par la plus forte décollecte depuis 2008. Les asset managers français affichent une certaine résilience, du moins les plus internationalisés d’entre eux. Ainsi, la somme des collectes pour comptes de tiers des 50 sociétés qui comptent reste positive. Par ailleurs, à l’image de notre sélection, dont sortent cette année plusieurs gérants en cours de rachat, le paysage devrait continuer à se concentrer, en raison notamment d’une inflation des coûts d’acquisition de la donnée.

Dans un contexte inédit de plongeon simultané des actions et des obligations, les sociétés de gestion françaises, comme leurs consœurs européennes, ont souffert l’an dernier. Selon les chiffres de Morningstar, 2022 a été la plus mauvaise année en termes de collecte pour les asset managers européens depuis la crise financière de 2008, se soldant par une décollecte nette de 130 milliards d’euros. La chute des marchés a en effet détourné nombre d’institutionnels de la plupart des actifs risqués, ces derniers se reportant vers le monétaire dans un mouvement de protection des portefeuilles. Les fonds monétaires ont attiré 73 milliards d’euros sur l’année 2022, soit environ 5 fois plus qu’en 2021. Les fonds obligataires ont de leur côté subi 84,4 milliards d’euros de retraits nets et les fonds actions ont connu leur pire année en termes de flux depuis 2011, encaissant 27,7 milliards d’euros de sorties de capitaux, malgré un sursaut au dernier trimestre. Inflation, resserrement monétaire généralisé, craintes de récession, guerre en Ukraine, les raisons de la tempête sont connues et, pour certaines, n’ont pas disparu du paysage, même si les investisseurs semblent aujourd’hui en faire fi : depuis le 1er janvier, le CAC 40 gagne 16,2 %…

Malgré un mauvais millésime pour l’asset management européen, les encours gérés en France n’ont diminué que de 6 %. Cette résilience s’observe en particulier parmi les sociétés qui composent la sélection d’Option Finance cette année. Certes, la collecte ne ressort pas indemne des turbulences des marchés : les 10 plus grosses collectes totalisent 42,7 milliards d’euros cette année au lieu de 151,7 milliards fin 2021. Un tiers des sociétés de la sélection enregistrent des sorties nettes et certains chiffres sont vertigineux. Natixis IM subit ainsi plus de 17 milliards de retraits de capitaux, suscitant quelques interrogations sur la pertinence de son modèle multiboutique. Mais malgré quelques cas particuliers, « la somme des collectes pour comptes de tiers des 50 sociétés de la sélection reste positive, à 4,6 milliards d’euros », retient Yoan Chazal, associé chez Deloitte.

Résilience chez les grands noms

Dans le détail, chez les grands acteurs de l’asset management largement européanisés, voire mondialisés, la situation est contrastée. A côté de quelques accidents, plusieurs parviennent à maintenir, voire faire progresser, leurs encours, bénéficiant d’une vision, d’un cap clair en matière de stratégie. Les relais de croissance géographiques ont pleinement joué. Ainsi, même divisée par deux ou trois en un an, la collecte a résisté chez des gérants comme Axa IM, Amundi ou BNPP AM. Les grandes maisons qui s’en sortent le mieux sont celles qui ont internationalisé leur collecte et sont allées chercher de la croissance en Asie par exemple, comme Amundi, tandis que les stock pickers entrepreneuriaux et les gestionnaires positionnés sur des thématiques de croissance ont pris la crise des marchés de plein fouet.

Quelques sociétés entrepreneuriales parviennent néanmoins à tirer leur épingle du jeu, grâce à un positionnement différenciant. C’est le cas de Tikehau, dont les performances en termes de collecte sont régulières (6,39 milliards d’euros l’an dernier, après 6,36 milliards en 2020 et 4,18 en 2019) grâce à des thématiques d’investissement comme le private equity et la dette privée, porteuses actuellement. L’approche très entrepreneuriale de la société, qui investit son capital aux côtés de ses clients au sein de chacune de ses stratégies, est un gage de confiance.

« Il n’y a pas de recette unique de succès, ainsi que le montre le profil très diversifié, tant en termes de taille que de modèle organisationnel, des sociétés qui font leur entrée dans la sélection cette année, avec des maisons multiboutiques comme Vontobel, des spécialistes des ETF comme Ossiam, ou encore des grands gérants internationaux comme ABN IS, synthétise Yoan Chazal. Ce qui fait la différence, c’est encore et toujours la qualité de la gestion. Ce qui convainc les institutionnels, c’est la capacité à préserver les performances par gros temps. Cela se vérifie dans les chiffres de la collecte : ceux-ci sont bons lorsque quelques mandats significatifs ont été remportés au bon moment, grâce à un track record rassurant. »

Une communication tous azimuts sur l’ESG

Autre enseignement, les réponses des gérants aux questionnaires cette année montrent à quel point ces derniers ont toujours à cœur de communiquer sur leur engagement en matière d’ESG. Certaines thématiques, comme la biodiversité, commencent à apparaître dans l’offre. L’émergence du S de l’ESG est également remarquable ces derniers mois, en réponse à une demande nourrie de la part des institutionnels.

Plus précisément, à part quelques exceptions, les asset managers communiquent désormais sur leur offre de fonds « articles 8 et 9 selon le règlement SFDR ». Le grand déclassement des produits labellisés jusqu’alors dans la catégorie la plus exigeante, l’article 9, vers la classification article 8, a en effet laissé des traces. L’offre en fonds article 9 s’est réduite comme peau de chagrin par rapport à 2021. Et le paysage n’est pas complètement stabilisé, en l’absence de précisions de la part du régulateur sur ce que doivent contenir ces fonds.

Toutefois, s’agissant de développement durable, les informations publiées apparaissent souvent en décalage avec leur impact réel. « Nous sommes entrés dans une ère de suspicion, met en garde Yoan Chazal. Nous constatons une réelle attente de la part des investisseurs et la communication est foisonnante de la part des gérants. Mais il faut veiller à l’équilibre de la communication au regard de ce qui est réellement réalisé dans les processus de gestion. »

Poursuite de la concentration

Outre ces enseignements, il faut retenir de l’année 2022 une industrie de la gestion d’actifs en pleine recomposition. Le mouvement n’a pas commencé l’an dernier mais il se poursuit et le paysage encore très fragmenté en France augure sans doute de nouvelles opérations de concentration.

En témoigne le profil des sociétés qui sortent de la sélection cette année : Aviva, pour cause d’absorption par OFI Invest, LFDE, en cours d’acquisition par LBP AM, NN, racheté par Goldman Sachs Asset Management… De son côté, la boutique emblématique Mandarine Gestion va également changer d’actionnaire, Marc Renaud son fondateur, étant entré en négociations exclusives avec LFPI en vue de céder sa participation.

« L’écosystème de la gestion d’actifs en France est en pleine évolution, explique Yoan Chazal. Les rapprochements, qui concernent les grands groupes comme les maisons plus entrepreneuriales, ont été nombreux en 2022 et ne sont pas terminés. Il y a trois raisons à cela. Tout d’abord, il s’agit d’un marché qui compte plus de 700 acteurs ! Cette concurrence exacerbée, ajoutée au succès de la gestion passive, exerce une pression à la baisse sur les frais facturés. » Or, cette évolution intervient dans un contexte où les coûts continuent de progresser, et pas seulement en raison de l’importance prise par l’ESG. « Les coûts d’acquisition de la donnée enflent depuis une dizaine d’années, estime Yoan Chazal. De surcroît, l’inflation actuelle se répercute sur les salaires. Enfin, dernière raison qui pousse à une poursuite de la consolidation du secteur, la nécessité d’investir dans la digitalisation, notamment afin de réduire les risques opérationnels. »

Des perspectives de rebond et des relais de croissance

Pour les mois qui viennent, plusieurs asset managers se prennent à espérer un rebond durable, alors que le premier trimestre 2023 s’est achevé sur des records à la hausse pour les marchés d’actions. Certaines stratégies pourraient en effet sortir enfin de l’ornière, comme celles axées sur les marchés émergents. Les spécialistes de la gestion assurantielle, à la peine ces dernières années, veulent aussi croire que le vent est en train de tourner en leur faveur avec la remontée des taux.

Les périodes agitées sont aussi l’occasion pour les grands gestionnaires d’innover en matière d’offre pour accompagner les grandes tendances de marché, ou d’accélérer un développement international susceptible d’assurer des relais de croissance. Aujourd’hui, les gérants recrutent à tout-va, mettent en place des stratégies de non-coté avec des équipes dédiées, relancent des offres de produits structurés, répondent à la demande en fonds à échéance. De quoi compenser rapidement les contre-performances de 2022, espèrent-ils…

La méthodologie de la sélection 2023

Les encours et la collecte ont été analysés hors groupe lorsque la société de gestion n’est pas indépendante. 

Un premier filtre a consisté à retenir les sociétés de gestion dont les encours en gestion collective dépassaient le milliard d’euros à fin 2022. Pour les sociétés de gestion étrangères ne disposant pas d’un gestionnaire en France, le même seuil a été appliqué pour les encours gérés pour le compte de clients français. Ce premier filtre quantitatif a permis d’identifier une centaine d’asset managers, auxquels un questionnaire a été transmis. 

Une fois éliminées les sociétés qui n’ont pas souhaité communiquer, la sélection s’est concentrée sur la dynamique de croissance à moyen terme, les innovations et l’approche en matière d’investissement responsable. 

Pour la sélection d’Option Finance, ont été retenues les sociétés dont la part des encours réalisés auprès d’une clientèle institutionnelle était plus significative que celle des clients intermédiés.

Légende

  • NC : non communiqué
  • NP : non publié à la demande de la société
  • L’encours (à fin 2022) et la collecte nette (sur 2022) s’entendent pour compte de tiers sauf indication contraire
  • Pour les asset managers étrangers, les chiffres correspondent à la gestion pour le compte de clients français, depuis la France ou l’étranger sauf mention contraire.

AG2R La Mondiale Gestion d'Actifs

*Nouveau dans la sélection*

Jean-Louis Charles, président du directoire

100 % des encours dans des fonds article 8

Après deux années de sorties de capitaux, AG2R La Mondiale Gestion d’actifs a renoué avec une collecte nette globale positive en 2022 de 615 millions d’euros, ce qui contribue à porter son encours total à 23,7 milliards d’euros (18,3 milliards hors groupe). Le gérant, qui poursuit depuis plusieurs années une approche d’investissement responsable, voit aujourd’hui les fonds article 8 au sens de SFDR représenter la totalité de ses encours.

Cette approche se traduit par une démarche d’engagement actionnarial qui passe par l’exercice systématique des droits de vote aux assemblées générales. La politique climat passe aussi par le pilotage des portefeuilles sur la base d’objectifs intermédiaires de température à l’horizon 2025 et 2030 et la sortie programmée du financement du charbon et des hydrocarbures non conventionnels d’ici 2030. Absent du marché international jusqu’à il y a peu, le gérant a commencé à s’y intéresser (la part des encours est confidentielle cette année). Il s’est développé au Luxembourg l’an dernier et a pour objectif d’y référencer ses fonds phares labellisés ISR, dont ALM Crédit Euro ISR.

  • Encours : 18,3 Md€
  • Collecte nette : 157 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : NC
  • Part de la clientèle institutionnelle : 100 %

Allianz Global Investors

Amine Benghabrit, directeur général France

Une belle percée auprès des CGP

En 2022, la collecte nette est restée positive auprès des trois segments de clientèle de la succursale parisienne : les réseaux Allianz pour les unités de compte, les investisseurs institutionnels, et le wholesale. Les marchés privés ont continué à séduire les institutionnels et ont attiré de nouveaux clients. Le non coté, une activité dynamique pour le groupe dont la plateforme, lancée en 2012, a atteint près de 100 milliards d’euros d’encours, devrait être prochainement accessible à la clientèle wholesale. L’offre resserrée autour de deux fonds thématiques proposée aux CGP depuis fin 2021 a rencontré un beau succès avec quelques dizaines de millions d’euros de collecte dès la première année. Convaincue du potentiel de croissance sur ce segment, la société envisage d’élargir sa gamme à destination des CGP et de recruter un commercial dédié pour renforcer l’équipe de distribution. Enfin, en janvier, a été lancée la Digital Wealth Factory (DWF), une plateforme modulaire et digitale pour la gestion discrétionnaire de portefeuille (GPD) et les services de conseil.

  • Encours en France : 80,52 Md€
  • Collecte nette en France : NC
  • Part de la clientèle institutionnelle : 51 %

ABN AMRO Investment Solutions

*Nouveau dans la sélection*

François-Xavier Gennetais, président du directoire

Des ambitions en France et en Europe 

Malgré un repli l’an dernier, les encours pour compte de tiers d’ABN Amro IS ont progressé de 52 % entre 2020 et 2022, et dépassent les 4 Md€ sur un total d’encours gérés de 18,5 Md€. La société de gestion d’actifs française de la banque néerlandaise, fondée sur un modèle de multigestion en architecture ouverte, sélectionne en priorité des pionniers de l’investissement responsable. L’intégration des critères ESG se traduit aussi par l’engagement à ne plus financer les activités européennes dans le charbon thermique et à sortir de toute transaction liée au charbon d’ici à 2040. L’an dernier, ABN Amro IS a nommé Christophe Boucher, professeur agrégé d’économie et de finance, au poste de directeur des investissements, et recruté un responsable commercial pour les relations distribution & investisseurs institutionnels France, démontrant ainsi sa volonté de poursuivre son expansion sur ces segments. Le développement en Europe est également une priorité stratégique. L’Espagne et l’Italie font partie des marchés nouvellement couverts.

  • Encours : 4 Md€
  • Collecte nette : 261 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 77,6 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 11,3 %

Axiom AI

David Benamou, associé-gérant

Ouverture d’une filiale outre-Manche 

L’an dernier, la collecte nette a permis de compenser en grande partie l’effet marché, les encours restant quasi stables d’une année sur l’autre. Mais avec un positionnement assez unique sur les banques européennes, la société de gestion pourrait connaître des zones de turbulence face au retour de l’aversion au risque sur le secteur bancaire en ce début d’année.

Présent au Royaume-Uni depuis 2013, le gestionnaire poursuit comme prévu son développement outre-Manche avec l’ouverture, en février, d’une nouvelle filiale : AXM Alternative Investments. Basée à Londres et agréée par la FCA, l’autorité réglementaire britannique, AXM AI aura pour double mission de distribuer la gamme de fonds de la maison-mère et de devenir un hub de gestion pour les stratégies actions et alternatives de la société. Enfin, Axiom AI continue d’avancer ses pions en matière d’investissement responsable. Un nouvel analyste ESG a été recruté pour renforcer l’équipe dédiée et permettre à la responsable de ce pôle de se consacrer à l’engagement.

  • Encours : 2,225 Md€
  • Collecte nette : 155 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 30 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 46 %

Amundi

Valérie Baudson, directrice générale

Un pari sur les nouvelles technologies 

Même si les encours sous gestion sont repassés sous la barre des 2000 milliards d’euros, le groupe est parvenu à afficher une collecte positive l’an dernier. Il a notamment accéléré dans les stratégies ETF avec l’intégration de Lyxor, se hissant ainsi parmi les plus gros fournisseurs en Europe. En parallèle, un nouveau plan stratégique à horizon 2025 a été défini afin de renforcer ses positions de leader européen de la gestion d’actifs. Et de nouvelles opérations de croissance externe ne sont pas exclues.

Amundi a par ailleurs lancé une gamme Ambition Net Zero couvrant toutes les classes d’actifs. Le gestionnaire mise aussi sur les nouvelles technologies avec Amundi Technology, un dispositif dédié à la vente de solutions technologiques à l’industrie de la gestion d’actifs. Dans un autre domaine, Amundi s’est renforcé au capital de Fund Channel, la plateforme de distribution en BtoB codétenue avec Caceis.

  • Encours global : 1 904 Md€
  • Collecte nette globale : 7 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 54 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 55 %

AXA Investment Managers

*Champion de la collecte*

Marco Morelli, directeur général

Un retour sur le segment des ETF

Avec 17 milliards d’euros de collecte nette, Axa IM figure parmi les rares grands gestionnaires français à avoir passé la crise sans encombre. 2022 a ainsi été une année de développement pour la filiale de l’assureur, qui a revu son organisation. Après avoir logé ses activités dans deux structures distinctes, Axa CoRE pour les actifs traditionnels et Axa Alts pour les activités alternatives, le gestionnaire a lancé Axa Prime, structure dédiée à l’activité de fonds sur les marchés privés. En parallèle, AXA IM Architas est devenue la nouvelle entité opérationnelle d’AXA IM rassemblant les équipes d’Architas, le multi-gestionnaire global d’AXA et celles spécialisées sur les unités de compte d’AXA IM.

2022 signe par ailleurs le retour d’Axa IM sur le segment des ETF. Plusieurs véhicules ont été lancés, dont deux gérés activement et dédiés aux thématiques du climat et de la biodiversité. A la fin de l’année dernière, la plateforme AXA IM ETF avait déjà dépassé le milliard d’euros d’encours sous gestion.

  • Encours : 398 Md€
  • Collecte nette : 17 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 70,2 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 84 %

BNY Mellon Investment Management

Anne-Laure Frischlander-Jacobson, directrice générale France

De nouveaux objectifs sur le marché institutionnel 

Après trois belles années de croissance sur le marché français, le 1er gestionnaire d’actifs multiboutique au monde a vu ses encours fondre de 7,5 à 4,3 Md$. La fin d’un mandat institutionnel d’un montant proche du milliard et la finalisation de la vente d’Alcentra (dont les actifs ont été transférés à Franklin Templeton) expliquent principalement cette baisse en plus de l’effet marché et de la décollecte sur les fonds multi-assets. L’année 2023 débute cependant sous de meilleurs auspices puisque le bureau parisien a remporté mi-avril un important mandat institutionnel pour une stratégie crédit géré par la boutique Insights, et constaté un timide retour des flux. Le marché institutionnel français reste un des axes stratégiques de développement avec pour objectif de doubler la part de marché d’ici trois ans, notamment en obligataire à travers des expertises d’Insight . Un recrutement est venu renforcer l’équipe institutionnelle et une arrivée est prévue en juin pour la partie distribution intermédiée.

  • Encours en France : 4,3 Md$
  • Collecte nette : − 980 M$
  • Part de la clientèle institutionnelle : 48 %

BFT IM

Gilles Guez, directeur général

Le monétaire en soutien 

Après un premier semestre de décollecte importante, la filiale d’Amundi, dont l’encours global s’élève à 33,7 Md€, a bénéficié dès la seconde partie de l’année 2022 du retour de rendements positifs sur les fonds monétaires. Ce qui lui a permis de compenser partiellement les sorties de capitaux sur les actifs risqués. Une tendance qui se poursuit en 2023 avec une collecte notable, particulièrement auprès d’investisseurs qui avaient déserté cette expertise, comme les institutionnels de petite et moyenne taille.

La société de gestion s’est également développée autour d’une nouvelle gamme de fonds sur l’ensemble des classes d’actifs, lancée l’an dernier, baptisée « Investir en France pour une croissance durable ». En parallèle, BFT IM a renforcé son offre sur les fonds obligataires datés avec un nouveau millésime à horizon 2027 investi en obligations high yield et investment grade.

  • Encours : 21,8 Md€
  • Collecte nette : − 2,7 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : NS
  • Part de la clientèle institutionnelle : 68 %

BNP Paribas Asset Management

*Champion de la collecte*

Sandro Pierri, directeur général

Un plan stratégique 2025 axé sur l’investissement durable

Malgré une collecte nette trois fois moins importante qu’en 2021 et des marchés chahutés, BNPP AM affichait toujours un encours global au-dessus de la barre des 500 milliards d’euros à fin 2022. L’an dernier, l’asset manager a lancé un nouveau plan stratégique à horizon 2025 qui vise notamment à consolider ses positions en matière d’investissement durable. Un emblématique ETF axé sur la protection de la biodiversité, aligné avec le standard Paris-Aligned Benchmark (PAB) et classé article 9 selon SFDR, vient ainsi d’être lancé.

L’ambition est grande également dans la gestion d’actifs privés, un domaine pour lequel a été créée Private Assets, nouvelle business unit opérationnelle depuis janvier 2023. Celle-ci représente plus de 30 Md€ d’encours. BNPP AM s’est par ailleurs dotée d’une nouvelle division rassemblant les équipes de gestion quantitative et ETF & indiciel. Elle poursuit parallèlement son développement à l’international. Très présente sur les marchés émergents avec près de 90 Md€ d’actifs sous gestion, BNPP AM a achevé la mise en place de sa joint-venture avec Baroda Asset Management India Ltd, filiale de la banque indienne Bank of Baroda.

  • Encours : 459,4 Md€
  • Collecte nette : 10,2 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 72 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 65 %

Candriam

Vincent Hamelink, directeur général

Un nouveau dirigeant

Malgré une collecte nette globale divisée par près de huit par rapport à 2021, Candriam parvient à passer le cap du milliard d’euros de souscriptions. Un résultat que le gérant doit essentiellement à trois stratégies : les actions émergentes avec des flux de 1,6 Md€, les fonds thématiques (800  M€), dont celui dédié à l’oncologie, et la gestion actions quantitative (618 M€). Quinze appels d’offres institutionnels ont été remportés, dont six en France, notamment sur des approches de neutralité carbone.

Ce qui n’a pas empêché Candriam d’enregistrer une décollecte nette sur cette clientèle de 900 millions d’euros. Le gérant note en outre un intérêt notable de la clientèle patrimoniale pour sa stratégie actions absolute return. Pour se renforcer sur le segment immobilier, il a aussi augmenté sa participation – désormais de 80  % – dans Tristan Capital Partners. Un développement que devrait poursuivre Vincent Hamelink, le successeur de Naïm Abou Jaoudé, lui-même promu CEO de New York Life IM, la branche gestion d’actifs de la maison-mère de Candriam.

  • Encours : 125 Md€
  • Collecte nette : 937 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 85 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 41,8 %

CPR AM

Olivier Mariée, directeur général

Une gamme thématique élargie aux obligations

En deux ans, la part des encours commercialisés auprès de clients internationaux est passée de 14 à 34 %. En Europe où la dynamique de collecte est positive, la filiale d’Amundi est très présente auprès de la clientèle retail. Elle enregistre aussi de beaux succès commerciaux auprès des institutionnels avec notamment le gain d’un mandat de plusieurs centaines de millions d’euros pour un client au Moyen-Orient sur la thématique Global Disruptive Opportunities. Si CPR AM n’a collecté l’an dernier que 979 M€, les flux sur les actifs de moyen/long terme ont atteint 3,5 Md€, plus en lien avec la dynamique constatée les années précédentes. Sans surprise, c’est la gamme thématique qui continue à séduire les investisseurs, en particulier le fonds CPR Invest Hydrogen qui, en quelques mois de commercialisation, a dépassé le milliard. Cette gamme s’est enrichie en début d’année de fonds nouvellement lancés sur l’économie circulaire et sur le thème de la souveraineté européenne, ce dernier étant décliné également en version obligataire. D’autres fonds thématiques obligataires devraient être lancés prochainement.

  • Encours global : 57 Md€
  • Collecte nette globale : 979 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 34 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 44 %

Crédit Mutuel Asset Management

Claire Bourgeois, directrice générale

Une collecte nette dynamique

Crédit Mutuel AM a connu l’an dernier une année dynamique avec une collecte nette globale de 1,59 milliard d’euros, soit le double de 2021. Les encours ont néanmoins reculé à 69 milliards d’euros, contre 74 milliards un an plus tôt. L’année 2022 a été marquée par le lancement de deux thématiques : CM-AM Global City Zen et CM-AM Human Care, et d’un fonds obligataire, CM-AM Obli IG 2025. Très sollicité par les investisseurs, ce fonds à échéance avait collecté début 2023 plus de 920 millions d’euros. La société continue de profiter des opportunités actuelles sur le crédit, avec, début mars, le lancement d’un nouveau fonds à échéance, CM-AM Obli IG 2028. Par ailleurs, Crédit Mutuel AM collabore activement au projet de création d’un pôle de gestion d’actifs regroupant, au sein d’un modèle multiboutique, toutes les structures de gestion pour compte de tiers de sa maison-mère Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Ce dernier ambitionne de devenir un acteur majeur de la gestion d’actifs en France (6e intervenant français avec 166 Md€) et en Europe, engagé et responsable.

  • Encours global : 69 Md€
  • Collecte nette globale : 1,59 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 5,5 %
  • Part de la clientèle  institutionnelle : 52 %

Comgest

Arnaud Cosserat, président-directeur général

Une année à oublier

Ce sont deux années de tempête que vient de traverser le spécialiste du style growth et des valeurs émergentes, victime de la désaffection du marché pour ces segments de la cote : la décollecte nette a atteint près de 7 milliards d’euros. En un an, les encours ont plongé de 33 %… Pourtant, cette boutique entrepreneuriale reste une marque incontournable sur le marché français. Ses fonds devraient logiquement profiter d’une rotation sectorielle qui commence à affecter certains secteurs value, et d’un retour des investisseurs sur les marchés émergents, notamment asiatiques. Des domaines où son savoir-faire est reconnu. Source de diversification des revenus, son profil très internationalisé est par ailleurs un atout sur lequel la société de gestion continue de miser : ses effectifs à l’étranger ont crû de 13 % l’an dernier après déjà une hausse de 6 % en 2021. En matière d’ESG, Comgest aborde en particulier les thèmes suivants : climat, biodiversité, droits de l’Homme. Les fonds article  8 représentent désormais 97 % de l’encours total de la société contre 69 % fin 2021.

  • Encours : 27,6 Md€
  • Collecte nette : − 5,36 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 67 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 62 %

Degroof Petercam Asset Management (DPAM)

Alexandre Touma, branch manager et directeur relations investisseurs institutionnels

La France, première priorité de développement

Malgré une collecte nette divisée par trois l’an dernier, la filiale du groupe bancaire belge Degroof Petercam affiche des encours en progression de 16,3 % par rapport à fin 2020. Pour se relancer, elle compte notamment sur un nouveau fonds dédié pour le compte d’investisseurs institutionnels. DPAM a renforcé sa présence en France l’année dernière avec le recrutement d’un nouveau commercial institutionnel. Le pays s’inscrit en effet en première ligne des priorités de développement de l’asset manager en Europe. Il doit en particulier devenir le moteur de la région en termes de positionnement ISR/ ESG. En tant que signataire de l’initiative Net Zero Asset Managers, le gérant a publié un premier bilan du montant de ses investissements alignés sur les émissions nettes zéro : à fin décembre 2022, 57,4 % du total de ses actifs sous gestion respectent cet engagement. En termes d’offre, le gérant vient par ailleurs de lancer une stratégie d’obligations émergentes en devises fortes permettant de bénéficier du fort potentiel des marchés émergents avec un risque de change limité.

  • Encours gérés pour des clients français : 1,63 Md€
  • Collecte nette : 150M€
  • Part de la clientèle institutionnelle : 68 %

DWS

Olivier Dubost de Cadalvène, directeur France

De nouveaux objectifs

Entre les secousses des marchés financiers et celles liées au scandale de greenwashing qui a conduit à l’éviction de son directeur général, DWS a connu une année chahutée. Le gestionnaire allemand – qui gère, à fin 2022, 821 Md€ – a dû faire face à une décollecte nette mondiale de près de 20 milliards d’euros, dont 4 Md€ pour ses ETFs XTrackers. Les stratégies alternatives, mais également les fonds ESG, ont toutefois attiré des flux positifs. Sur le marché français, où DWS dispose d’une succursale, un appel d’offres sur le crédit américain a été remporté auprès d’un institutionnel. Sous la houlette du nouveau directeur général, Stefan Hoops, le groupe compte prendre un nouvel élan, qu’il veut construire autour du thème de la transformation européenne. L’objectif est de lever 20 Md€ d’ici 2027, notamment en non coté et en faisant appel à l’épargne des particuliers. Un premier véhicule sur les infrastructures européennes vient d’être annoncé.

  • Encours en France : 14 Md€
  • Collecte nette : − 491 M€
  • Part de la clientèle institutionnelle : 57 %

Ecofi

Claire Martinetto, présidente du directoire

Une ambition réaffirmée sur l’ISR

Ecofi a fêté ses 50 ans en février 2022, dans un contexte de marché difficile qui a conduit à une décollecte de 826 millions d’euros, pour un encours tombé sous les 6 milliards fin 2021. Si l’activité reprend sur les fonds monétaires, la filiale du Crédit Coopératif, société à mission, n’en oublie pas pour autant ses convictions d’investisseur de long terme au profit d’une finance plus durable. A contre-courant du marché, elle a ainsi augmenté le nombre de fonds de sa gamme classés dans la catégorie « article 9 » de SFDR. C’est notamment le cas d’un fonds multi-actifs développé avec le cabinet de CGP Scala Patrimoine sur la transition climatique. Ecofi a également renforcé l’ambition de sa Sicav dédiée aux actions de la zone euro en l’alignant sur une trajectoire de 1,5 °C. En outre, une politique en matière de biodiversité a vu le jour, conduisant à l’exclusion des producteurs de pesticides, en attendant une revue large des portefeuilles pour 2025. Un cap que sera chargée de maintenir Claire Martinetto, qui a remplacé en juin 2022 Pierre Valentin à la tête d’Ecofi.

  • Encours : 5,95 Md€
  • Collecte nette pour compte de tiers : – 826 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 1 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 91 %

Edmond de Rothschild Asset Management

Marie Jacot-Cardoen, présidente du directoire France

L’international privilégié

Après une collecte très dynamique en 2021, Edmond de  Rothschild AM marque le pas l’an dernier et enregistre près de 770 M€ de sorties. Ce qui n’empêche pas le groupe de vouloir accélérer son développement commercial, en misant principalement sur l’international. Le renforcement des équipes de vente s’est poursuivi, en particulier en Suisse – un des marchés majeurs du gérant –, en Italie, ainsi qu’à Londres où l’équipe en charge des consultants institutionnels s’est étoffée. Une stratégie qui passe aussi par des partenariats, comme celui noué l’an dernier avec le colombien Sura Investment Management pour servir le marché latino-américain. Côté produits, Edmond de Rothschild AM a notamment misé sur un de ses points forts, les fonds à échéance  : son dixième véhicule du type a été lancé en 2022 avec une échéance en 2028, et un support dédié a également été conçu pour un institutionnel français. Un fonds sur les petites et moyennes capitalisations européennes de croissance et de qualité a aussi vu le jour.

  • Encours global : 84 Md€
  • Collecte nette globale  : − 768 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 74,4 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 55 %

Eiffel Investment Group

*Encours en forte progression / Champion de la collecte*

Fabrice Dumonteil, président

Un savoir-faire dans le financement de la transition énergétique

Le spécialiste de la dette à impact réalise à nouveau une très belle année en termes de collecte (1,3 milliard d’euros), ce qui concourt notablement à la croissance de 25 % ses actifs sous gestion, à 5 milliards d’euros. Eiffel compte désormais poursuivre son développement à l’international, où elle est présente en Italie, Suisse, Allemagne, Pays-Bas, Espagne, mais aussi depuis peu en Pologne grâce à Michal Kurtyka, ancien ministre du climat, et aux Etats-Unis avec l’ouverture d’un bureau à New York. Parmi ses nouveaux produits figurent Eiffel Impact Debt II, deuxième millésime du fonds de dette à impact européen, et MAIF Dette à Impact, véhicule lancé avec l’assureur pour financer les entreprises françaises et européennes s’engageant en faveur de la transition écologique et inclusive. Le gérant vient par ailleurs de s’associer avec Allianz France pour concevoir Allianz Transition Energétique, une nouvelle unité de compte accessible dans les contrats d’assurance vie et de capitalisation d’Allianz Vie. Au 31 décembre 2022, 83 % de ses encours sont placés dans des fonds article 8 ou 9 selon la réglementation SFDR.

  • Encours : 5 Md€
  • Collecte nette : 1,3 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 28 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 86 %

Eres Gestion

Alexis de Rozières, président

Croissance externe dans l’épargne immobilière

Le spécialiste de l’épargne salariale et de l’épargne retraite aura à nouveau connu une année riche en 2022. La collecte nette est restée dynamique et les encours ont même légèrement progressé malgré la baisse de toutes les classes d’actifs. Eres Gestion a également mis un coup d’accélérateur à sa stratégie de croissance avec l’acquisition, à l’automne, de la plateforme de gestion en patrimoine bienprévoir.fr, notamment spécialisée, depuis le rachat en 2020 de Primaliance, dans la distribution des parts de SCPI, OPCI et SCI en assurance-vie. Cette opération doit permettre à la société d’enrichir son offre en épargne immobilière et de renforcer sa position de pure player de l’épargne longue en France. Pour cela, Eres Gestion a également lancé une gamme de trois fonds thématiques (ERES Enjeux Technologiques, ERES Enjeux Santé, ERES Enjeux Futurs) et poursuivi ses avancées en matière d’investissement responsable. La société a obtenu la labélisation ISR de 12 de ses fonds permettant une proposition de gestion pilotée pour répondre à l’attente des salariés et des épargnants.

  • Encours : 4,9 Md€
  • Collecte nette : 627 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 0 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 48 % 

Federal Finance Gestion

*Champion de la collecte*

Alain Guélennoc, président du directoire

Une nouvelle équipe dans le non-coté

La filiale de gestion du Crédit Mutuel Arkéa a réussi à collecter l’an dernier auprès d’une clientèle externe alors qu’elle décollecte au niveau du groupe (– 4,2 milliards d’euros). Les encours sous gestion pour compte de tiers fondent néanmoins de 28 % dans des marchés chahutés. En 2022, le gestionnaire a renforcé sa stratégie de développement de produits intégrant l’ESG. Federal Finance Gestion a développé une gestion pilotée reposant sur des fonds labellisés, lançant le premier fonds à formule français labellisé ainsi qu’une stratégie sur la biodiversité et un fonds solidaire. En parallèle, la société de gestion a également renforcé sa politique RSE à travers des actions de formation de ses collaborateurs et une contribution à l’éducation, grande cause qu’elle a choisi de supporter. Son objectif prioritaire est de participer à la lutte contre le décrochage scolaire. Cherchant des sources de diversification pour l’avenir, elle a par ailleurs constitué une équipe spécialisée dans le non-coté.

  • Encours : 11,9 Md€
  • Collecte nette : 3,3 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 1 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 84 %

Groupama Asset Management

Mirela Agache Durand, directrice générale

Premiers pas dans la dette privée

Après des résultats record en 2021, la collecte de Groupama AM plonge en 2022, avec la sortie globale de plus de 8  milliards d’euros, tous clients confondus. L’encours global est passé de 117 à 93 Md€. Gérant principalement institutionnel, la filiale de l’assureur mutualiste a souffert de l’environnement de taux très défavorable. Elle a tout de même continué à élargir son offre en levant 150 M€ sur son premier fonds de dette privée à impact social. Toujours dans le champ du S de l’ESG, Groupama AM a lancé un fonds thématique sur la santé et le bien-être. Côté obligataire, c’est un fonds à échéance à taux variable high yield qui a été mis sur le marché, avec un focus sur le thème de l’autonomie européenne. En parallèle, le gérant teste de nouveaux outils digitaux à base d’intelligence artificielle, l’un pour automatiser une partie des due diligences menées par les clients et l’autre pour mieux analyser le sentiment de marché. Quant à son développement international, il passe aussi, depuis l’an dernier, par une nouvelle succursale en Roumanie

  • Encours : 23,9 Md€
  • Collecte nette pour compte de tiers : − 6,5 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 15 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 93 %

Invesco

Laurent Vitel-Lepinay, responsable de la succursale française

Un positionnement marqué sur les ETF

Présent en France depuis 35 ans à travers un bureau de représentation commerciale et des experts en solutions d’investissement à destination notamment de la clientèle des assureurs, Invesco a depuis toujours un positionnement très institutionnel. Malgré un contexte difficile l’an dernier, la collecte auprès de la clientèle française a été positive, presque deux fois supérieure à celle de l’année précédente. Le groupe a notamment convaincu avec ses expertises obligataires, en particulier sur les stratégies à taux variables. Plus généralement en Europe, il s’est distingué par une forte collecte en matière d’ETF. Cette dernière ressort à 7,5 milliards d’euros sur la gamme européenne. Invesco s’est hissé au premier rang européen en 2022 en matière de collecte sur les ETF matières premières et est devenu numéro 2 dans la région sur la collecte en ETF obligataires. La gamme du gestionnaire a été enrichie l’an dernier de dix nouveaux ETF disponibles à la commercialisation en France, dont deux thématiques sur les énergies éoliennes et l’hydrogène.

  • Encours gérés pour des clients français : 3,65 Md€
  • Collecte nette : NP
  • Part de la clientèle institutionnelle en France : 70 %

JP Morgan Asset Management

Nicolas Deblauwe, directeur général France et Benelux

Ambition confirmée sur les ETF de gestion active

Après une collecte nette de 570  M$ en France en 2022, en baisse sensible comparée au 1,9 Md$ réalisé un an plus tôt, J.P. Morgan AM poursuit ses ambitions commerciales dans l’Hexagone sur les différents segments de clientèle  : institutionnel et distribution (wholesale et retail). Le gestionnaire d’actifs américain s’appuie notamment sur le développement de sa plateforme ETF UCITS, aujourd’hui diversifiée sur différentes classes d’actifs et stratégies. Plus précisément, il affiche ses ambitions sur le segment des ETFs de gestion active, dont la gamme, enrichie l’an dernier, est la plus large en Europe et avec désormais 4 ans d’historique de performances pour l’approche ESG dite Research Enhanced Index. Le développement dans l’Hexagone s’appuie également toujours sur l’investissement durable et la poursuite du processus de labélisation de fonds. A noter également que fin  2022, J.P. Morgan AM a lancé JPMorgan Funds – Green Social Sustainable Bond Fund, un fonds obligataire classé article 9 SFDR.

  • Encours gérés en France : 11 Md$
  • Collecte nette : 570 M$
  • Part de la clientèle institutionnelle : 46 %

La Banque Postale Asset Management

Emmanuelle Mourey, présidente du directoire

Vers un modèle multiboutique ?

La page de la gestion obligataire institutionnelle semble bien tournée pour LBP AM. Deux ans après la fusion de cette activité avec Ostrum et un an après être sortie de cette entité commune, la filiale de La Banque Postale confirme sa stratégie de gestion de conviction multispécialiste en entrant en négociations exclusives avec Primonial pour acquérir La Financière de l’Echiquier. Un rachat qui, s’il se concrétise d’ici l’automne, permettrait à LBP AM d’ajouter une marque de renom à son portefeuille, à côté de Tocqueville Finance. En attendant, le gérant signe une année 2022 très positive, avec un encours de 56 milliards d’euros et surtout une collecte nette globale de 2 milliards. Cette dernière est portée pour une moitié par la clientèle institutionnelle (dont CNP Assurances), sur des stratégies non cotées à impact et des mandats actions et convertibles ISR, et pour l’autre moitié par le retail, via des fonds structurés défensifs, mais aussi un fonds d’infrastructures grand public. Enfin, LBP AM confirme son ambition sur le non-coté en lançant une expertise en private equity.

  • Encours : 21,7 Md€
  • Collecte nette : 485 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 1 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 57 %

Lazard Frères Gestion

François-Marc Durand, président

Une évolution de l'organisation

Champion de la collecte globale avec une régularité remarquable, Lazard Frères Gestion s’est encore distingué avec 2,4 milliards de flux en 2022 dont près d’1 Md€ provenant de la gestion privée. Les encours, en léger repli, restent en croissance de 20 % par rapport à fin 2020. La société de gestion a fait évoluer son organisation avec plusieurs nominations d’associés gérants et la création de deux pôles au sein de la gestion privée. Afin d’avoir une vision globale du développement commercial, Sophie de Nadaillac a été nommée, en début d’année, directrice du développement en charge de tous les réseaux : gestion privée, distribution intermédiée et gestion institutionnelle.

Par ailleurs, à contre-courant du déclassement massif de fonds article 9 SFDR opéré par de nombreuses sociétés de gestion en 2022, LFG a lancé ses deux premiers fonds dans cette catégorie : Lazard Human Capital, dédié à la dimension sociale du travail en entreprise et Lazard Global Green Bond Opportunities, consacré au financement de la transition énergétique. Plus de 800 millions d’euros ont été collectés sur les fonds ISR ou article 9 en 2022.

  • Encours global : 35,9 Md€
  • Collecte nette globale : 2,4 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 13 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 61 %

Lombard Odier Investment Managers

Frédéric Cruzel, directeur de la succursale France

Un objectif de rééquilibrage des clientèles

La collecte poursuit son reflux pour la troisième année consécutive pour la succursale française du gérant suisse, dont les encours baissent en conséquence de 15,83 % sur un an. En cause, un effet marché sur toutes les classes d’actifs hormis le monétaire, qui a poussé certains institutionnels à réduire leur exposition aux stratégies risquées. Ce segment s’est ainsi révélé un contributeur négatif à l’activité du gérant en 2022, à la différence du wholesale. L’objectif de Lombard Odier IM en France est désormais de renforcer le poids de ce dernier. Une stratégie qui passe par le développement de sa gamme de fonds actions thématiques. Lombard Odier France fait partie des entités du groupe suisse à la pointe de la réflexion en matière d’investissement durable (mesure de la trajectoire de température des portefeuilles, préservation de la biodiversité). Un partenariat avec l’Alliance pour l’élimination des déchets plastiques (AEWP) a ainsi été annoncé en mai 2022, avec pour ambition de créer un fonds d’entreprises internationales non cotées actives dans les infrastructures de collecte, de tri et de recyclage des déchets plastiques.

  • Encours gérés pour des clients français : 4,39 Md€
  • Collecte nette : – 82 M€
  • Part de la clientèle institutionnelle : 79 %

La Française

Patrick Rivière, président du directoire 

Une déclinaison de la gamme Climate transition

La Française, constituée autour de deux pôles – actifs financiers et actifs immobiliers –, a subi l’an dernier une décollecte nette de 1 milliard d’euros après avoir déjà enregistré en 2021 une nette décélération de sa collecte nette. Le pôle immobilier a toutefois enregistré une collecte brute record de 1,5 milliard d’euros sur ses SCPI. Sur les actifs financiers, La Française confirme ses ambitions en investissement durable. La nomination de Thomas Dhainaut, un ancien de Sycomore AM, au poste de responsable actions devrait notamment permettre le développement de l’expertise climate transition déployée sur sa gamme actions depuis 2015, puis sur les obligations et les produits diversifiés. La gamme obligataire s’est enrichie d’un fonds global à haut rendement classé article 9 SFDR, qui permet d’investir sur les tendances de long terme qui vont façonner le monde de demain avec une approche basée sur les ODD. Début mars, Guillaume Cadiou a été nommé au poste de directeur général avec notamment pour responsabilité de mener à bien la constitution du pôle de gestion multiboutique pour compte de tiers de Crédit Mutuel Alliance Fédérale, la maison-mère de La Française.

  • Encours : 40,9 Md€
  • Collecte nette : − 1 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 26 %
  •  art de la clientèle institutionnelle : 68 % 

Meeschaert Asset Management

Dan Sayag, directeur général

Un appétit intact

Retour vers le futur pour Meeschaert AM : après être brièvement devenu Meeschaert Amilton AM suite à son rachat par le groupe LFPI et sa fusion avec Amilton AM, le gérant a repris en 2022 son ancien nom, mais perd ses anciens dirigeants : une fois le rapprochement achevé, Benoît Vesco et Aurélie Baudhuin ont en effet quitté la nouvelle entité, laissant Dan Sayag seul aux commandes.  Pour cette première année sous son périmètre élargi, Meeschaert AM affiche un encours frôlant les 3,5 milliards d’euros, grâce essentiellement, à la réinternalisation de la gestion sous mandat du groupe, assurée auparavant par La Financière Meeschaert. Un fonds obligataire à échéance a été lancé, de même que des fonds sur mesure pour quelques clients CGP. Une ambition qui ne s’arrête pas là puisque le gérant pourrait, dans un avenir proche, s’appuyer également sur les expertises de Mandarine Gestion et ses 3,2 milliards d’euros d’encours. En février, le groupe LFPI est en effet entré en négociations exclusives avec la boutique de Marc Renaud en vue d’une acquisition.

  • Encours global : 3,4 Md€ 
  • Collecte nette globale : 531 M€  
  • Part des encours commercialisés à l’international : 2,3 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 36 %

Mirova

Philippe Zaouati, directeur général

Accélération sur les actifs privés

Mirova, qui a fêté ses 10 ans fin 2022, passe à la vitesse supérieure sur les actifs privés. L’affilié de Natixis IM dédié à la finance durable a acquis, en juin dernier, 100 % du capital de SunFunder, une société de gestion de dette privée qui accompagne des projets liés aux énergies renouvelables en Afrique et en Asie. Cette acquisition s’inscrit dans la stratégie de Mirova de devenir un leader global du financement de la transition énergétique et renforce son expertise du financement de dette. Dans ce cadre, le fonds de dette à financement mixte Mirova Gigaton, dont la taille cible est de 500 millions d’euros, a levé 171 millions de dollars lors de son premier closing en ce début d’année. L’acquisition de SunFunder va également permettre à Mirova de renforcer son empreinte sur les marchés émergents, un de ses axes stratégiques pour 2023. Dans le but de participer au mouvement de démocratisation du private equity, le gestionnaire a ouvert son fonds Mirova Environment Acceleration Capital à la clientèle retail. La société a également lancé le fonds Mirova Climate Fund for Nature en collaboration avec Kering et le Groupe l’Occitane, dont l’objectif est de financer des projets liés à la protection et la restauration de la nature.

  • Encours globaux : 27,2 Md€
  • Collecte nette globale : 3,3 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 34 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 68,2 %

Moneta

Romain Burnand, président

De l’innovation avec les fonds actions millésimés

Fondée il y a 20 ans, la boutique est réputée pour sa gestion de conviction incarnée notamment par le fonds Moneta Multi Caps. L’an dernier, la collecte a doublé dans un environnement pourtant difficile pour la gestion actions. Pour compléter sa gamme historique, Moneta a fait preuve d’innovation en proposant des fonds small caps millésimés, MME 2026 et MME 2027. Ces fonds fermés pendant une période de 5 ans, mais gérés activement, atteignaient un encours cumulé de près de 400 M€ à fin 2022. Le 17 avril s’est ouvert la période de commercialisation de MME 2028, elle devrait durer jusqu’à fin juin, sauf si la limite de 150 M€ d’encours que s’est fixée la société est atteinte plus rapidement. Depuis le début de l’année, Moneta enregistre par ailleurs des souscriptions sur sa stratégie long/short. Peu présente à l’international, la société accueillera prochainement un commercial senior pour le développement de l’activité en Europe francophone. L’arrivée d’une personne dédiée à la clientèle CGP vient également compléter l’équipe commerciale.

  • Encours : 4,1 Md€
  • Collecte nette : 177,3 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 3 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 32 %

Montpensier Finance

Guillaume Dard, président du conseil de surveillance, et Sébastien Barbe, président du directoire

Une direction remaniée

Arrivé en octobre dernier en tant que directeur général, Sébastien Barbe a rapidement évolué vers une nouvelle fonction aux côtés du fondateur de la société. L’ex-directeur du pôle assurances, gestion, immobilier du Crédit Mutuel Arkéa est un expert reconnu de la gestion obligataire et convertibles. Avec plus de 1,3 Md€ d’encours sur les obligations convertibles et une équipe dédiée étoffée en 2022, Monpensier Finance se positionne parmi les tout premiers acteurs de cette gestion en France. La boutique est aussi désormais le pôle d’expertise obligations convertibles internationales pour le groupe Amundi, actionnaire à 25 %. L’expertise sur les actions et la gestion thématique n’est pas en reste, la gamme de fonds thématiques ayant été enrichie avec le lancement d’un fonds dédié à l’écosystème du Cloud. La société, qui place l’ISR au cœur de ses expertises, souhaite aussi élargir son expertise obligataire et s’appuyer sur son partenariat avec Amundi pour se développer davantage à l’international.

  • Encours : 3,5 Md€
  • Collecte nette : 50 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 13 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 64 %

Morgan Stanley Investment Management 

Thomas Chaussier, directeur France

De nouvelles activités à Paris

La filiale de gestion d’actifs pour compte de tiers de la banque américaine a vu ses encours en France fondre de 6 à 4 Md€ après deux années consécutives de flux sortants. L’essentiel de la décollecte nette date cependant de 2021 après la perte d’un mandat obligataire de taille significative géré pour un grand investisseur institutionnel de la Place dont les actifs ont été sensiblement réduits. L’an dernier, les rachats sur des stratégies actions et obligataires ont été plutôt limités. MSIM a d’ailleurs remporté 2 des 3 appels d’offres auxquels elle a participé, des mandats sur le crédit américain pour l’ERAFP et le Fonds de Garantie – FGAO. En plus de disposer d’une société de gestion en France, FundLogic, Morgan Stanley a également créé un centre mondial de recherche appliquée pour les activités de marché, afin de répondre à un intérêt croissant des clients pour les stratégies quantitatives. Ce centre, qui a recruté une cinquantaine d’analystes, bénéficie du label Choose France. Une plateforme d’investissement de dette privée a aussi été lancée à Paris.

  • Encours en France : 4 Md€
  • Collecte nette en France : NP
  • Part de la clientèle institutionnelle : 67 %

Muzinich & Co

Anne Petit, responsable du bureau parisien

Un pari sur le financement aéronautique

Malgré une décollecte de 100 millions d’euros en 2022, Muzinich & Co a poursuivi son développement global, notamment sur le segment des actifs privés. La société de gestion a ainsi finalisé l’an dernier la clôture de son deuxième millésime sur la dette privée (direct lending) qui finance des PME et ETI européennes. Elle a également développé cette stratégie sur l’Asie-Pacifique. Muzinich & Co est par ailleurs en train de déployer du capital et de finaliser une levée de fonds dans le cadre d’une stratégie de financement aéronautique. La société de gestion s’est également renforcée l’an dernier dans l’ESG en recrutant Yiannis Bartzilas en tant que directeur de la recherche et de l’intégration ESG. Ce recrutement s’est accompagné du lancement d’un nouvel outil propriétaire de notation ESG de la dette publique, qui sera utilisé en complément des données des prestataires externes.

  • Encours gérés pour des clients français : 3,2 Md€
  • Collecte nette : – 100 M€
  • Part de la clientèle institutionnelle : 71 %

Natixis Investment Managers

Tim Ryan, directeur général

Un renforcement des affiliés sur l’ESG

Natixis IM aura été particulièrement affectée par le contexte de marché en 2022. A rebours de chiffres de collecte encore très bons chez plusieurs asset managers de sa taille, le gestionnaire enregistre des sorties nettes de 17 Md€, qui contrastent avec sa collecte exceptionnelle de 2021 (+ 16,2 milliards). Les encours sous gestion tombent ainsi à 1 078 Md€, contre 1 245 milliards, un an auparavant. Ce repli a principalement concerné les actions. En cause, une montée de l’aversion au risque et des clients reportant leurs investissements sur les actifs réels. En attendant le repositionnement de ces derniers sur les marchés, le groupe a continué à se renforcer sur l’ESG. En 2022, tous les affiliés du gestionnaire ont ainsi lancé de nouveaux produits ou transformé d’anciens en intégrant des critères extra-financiers. Loomis, Sayles & Company, aux Etats-Unis, a transformé 25 fonds afin qu’ils soient éligibles à l’article 8 du règlement SFDR, tandis que Thematics AM a élargi sa gamme aux fonds climat.

  • Encours global : 1079 Md€
  • Collecte nette globale : − 17 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 48 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 68,7 %

Neuberger Berman 

Charles Soullard, head of client coverage, France

Nouveau statut de succursale

Jusqu’à présent implanté en France avec un bureau de représentation à Paris, Neuberger Berman (NB) a adopté en 2022 un statut de succursale de Neuberger Berman Asset Management Ireland Limited (NBAMIL). Ses encours gérés pour les clients français ont poursuivi leur croissance l’an dernier, atteignant 3,37 milliards d’euros (contre 3,2 milliards fin 2021), avec un renforcement de la part institutionnelle, passée de 68 % à 76 % en un an. Le gestionnaire a bénéficié en 2022 de l’intérêt particulier des investisseurs pour le lancement de son fonds NB US Large Cap Value, qui a réalisé une collecte record de plus de 1,76 milliard de dollars. Sa gamme de fonds d’actions thématiques a également été étoffée, tandis que ses stratégies obligataires short duration (dette émergente, high yield) ont bien résisté à la volatilité des marchés. A fin février 2023, 82 % des fonds de NB sont classés article 8 selon la réglementation SFDR et 2 % article 9.

  • Encours gérés pour des clients français : 3,37 Md€
  • Collecte nette en France : 405 M€
  • Part de la clientèle institutionnelle : 76 %

Oddo BHF AM

Nicolas Chaput, directeur général

Un axe stratégique sur le non coté

Au cours de l’année 2022, ODDO BHF AM – qui n’a pas communiqué le montant de sa décollecte cette année – a vu ses encours fondre de 10 Md€. Ses stratégies européennes ont notamment souffert, tandis que celles plus diversifiées ont réussi à attirer 200 millions d’euros de souscriptions. Pour s’adapter aux nouvelles conditions de marché, le gérant franco-allemand a lancé des fonds obligataires à échéance. Il a également étoffé sa gamme actions avec un fonds sur les actions domestiques chinoises. Mais c’est surtout sur le segment des actifs non cotés que ses efforts se sont concentrés. ODDO BHF AM a tout d’abord adapté sa stratégie sur le marché secondaire du private equity pour la rendre accessible aux investisseurs particuliers. Il a aussi lancé un fonds de capital investissement sur la thématique de la transition écologique. Enfin, il diversifie son offre en s’aventurant dans le capital-risque.

  • Encours global : 54 Md€
  • Collecte nette globale : NC
  • Part des encours commercialisés à l’international* : 9 % (hors France et Allemagne)
  • Part de la clientèle institutionnelle : 58 %

OFI Invest Asset Management

Jean-Pierre Grimaud, directeur général

Un changement d’échelle

Au 1er janvier 2023, OFI AM et Aviva Investors France – brièvement renommé Abeille AM – ont officiellement fusionné pour créer OFI Invest Asset Management. Cette opération, conséquence directe du rachat d’Aviva France par le groupe Aéma (Macif), a donné naissance à un gestionnaire d’actifs de poids. Avec 158 milliards d’euros d’encours et même plus de 170 milliards pour le groupe OFI Invest si l’on ajoute les activités immobilières et les stratégies de diversification, le gérant revendique la cinquième place du marché français. Si l’écrasante majorité de la clientèle du nouveau groupe OFI Invest reste institutionnelle, ce dernier met toutefois en avant sa proximité accrue avec 3 millions d’épargnants individuels, via les réseaux et partenaires de distribution du groupe, dont l’AFER. La fusion permet en outre de constituer une équipe de 70 gérants et 50 analystes, pour une cinquantaine de stratégies d’investissement. Une offre qui a continué de s’étoffer en 2022, malgré ces grandes manœuvres : des stratégies thématiques ont ainsi été lancées sur les métaux stratégiques, la révolution démographique ou encore l’inflation.

  • Encours : 23,9 Md€
  • Collecte nette : 832 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 2,7 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 87 %

Ossiam

*Encours en forte progression*

Bruno Poulin, président

Une collecte tirée par des stratégies innovantes

Ossiam a réalisé l’an dernier une collecte nette globale exceptionnelle de 2,6 Md€ grâce à d’importants mandats dédiés pour des institutionnels du groupe BPCE, ce qui a permis à l’encours global d’atteindre 7,76 Md€, et donc, de doubler en deux ans. Les performances de l’affilié de Natixis IM s’expliquent également par le succès auprès des investisseurs des produits ESG, qui ont représenté un tiers de la collecte, et de la gamme Shiller. Du nom de l’économiste américain, cette gamme vise à identifier les cinq secteurs les plus sous-évalués d’un indice et à construire ainsi des portefeuilles de valeurs décotées. Elle s’est enrichie en 2023 de deux nouvelles versions, Monde et Monde ESG. Ossiam a par ailleurs étoffé son offre de fonds alternatifs et prévoit le lancement de stratégies alternatives obligataires. Présent en Europe, en Asie et en Amérique latine, Ossiam entend se développer désormais dans les pays nordiques, tout en renforçant sa présence en Asie. Depuis le début de l’année, la dynamique des flux reste positive, plusieurs centaines de millions d’euros ayant été collectés sur les ETF.

  • Encours : 3,3 Md€
  • Collecte nette : 517 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 39,8 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 47 %

Ostrum Asset Management

Philippe Setbon, directeur général

Encore pénalisé par la décollecte sur les fonds euros

Après ce qui ne devait être qu’une année de transition, 2022 s’est à nouveau achevée dans le rouge vif pour Ostrum avec une décollecte de plus de 6 milliards. Le principal affilié de Natixis IM, qui vise pourtant toujours l’entrée dans le top 3 des gérants d’actifs LDI (liability-driven investment) en Europe, s’éloigne encore un peu plus de son objectif de 600 milliards d’euros d’encours sous gestion, à terme. Ceux-ci ont fondu de 16 % en deux ans pour s’élever, au global, à 377 milliards fin 2022. En cause, la nature des encours gérés : recentré depuis fin 2020 sur la gestion assurantielle pour le compte d’institutionnels, dont l’essentiel porte sur des fonds euros, Ostrum a fortement pâti du mouvement structurel de bascule vers des unités de comptes. Hors gestion assurantielle, l’asset manager a néanmoins bénéficié d’une collecte nette de 2,8 milliards d’euros sur des fonds monétaires et des fonds « hold to maturity », avec plusieurs succès dans des appels d’offres internationaux, en Asie et en Europe. Pour l’avenir, Ostrum espère renverser la tendance grâce à la remontée des taux et à la demande pour les fonds obligataires à échéance, avec le lancement, au cours du premier trimestre 2023, d’Ostrum SRI Crossover 2026. Les fonds à formule constituent également une source de diversification de revenus pour la clientèle institutionnelle, qui représente la quasi-totalité de ses encours. Une nouvelle équipe de spécialistes de la gestion structurée a ainsi été intégrée au 1er janvier 2023.

  • Encours : 290,6 Md€
  • Collecte nette : – 6,3 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : moins de 10 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 97 %

Palatine Asset Management

Michel Escalera, directeur général

Focus sur le S de l’ESG

La filiale de gestion d’actifs de la banque privée du groupe BPCE a enregistré des résultats résilients en 2022 malgré les turbulences du marché, avec un encours total assez stable (5,1 milliards d’euros) et une collecte restée dans le vert. Ses stratégies monétaires et obligataires à court terme ont profité de la hausse des taux. Mais sur le plan commercial, l’accent est surtout mis sur l’offre de fonds actions, et plus particulièrement sur une stratégie autour de la thématique de l’emploi durable. Partant du constat que le S de l’ESG est encore le parent pauvre de l’investissement responsable, Palatine AM s’est positionné sur ce sujet social. Une stratégie déclinée sur un périmètre d’actions françaises, mais aussi européennes, que l’asset manager va chercher à commercialiser davantage à l’international. Déjà présent au Luxembourg, il compte désormais se développer plus particulièrement sur les marchés suisse et espagnol.

  • Encours : 3,6 Md€
  • Collecte nette : 90 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 10 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 66 %

Pictet Asset Management

Hervé Thiard, directeur général

Du private equity pour tous les segments de clientèle

Après deux années de forte croissance sur le marché français, le pionnier de la gestion thématique n’a pas échappé à la décollecte l’an dernier. Son développement auprès des CGP, enclenché depuis cinq ans, a toutefois permis de limiter les rachats. En effet, plus de 200 millions d’euros ont été collectés auprès de cette cible de clientèle, qui représente désormais près de 20 % des encours. Du côté de la clientèle institutionnelle, le gestionnaire suisse entend parallèlement conserver ses positions en répondant à une demande croissante en produits de dette émergente, fonds thématiques, actifs privés, et illiquides. Il a participé à trois appels d’offres pour des clients institutionnels, deux sont toujours en cours et pour le troisième, c’est le fonds de dette Pictet Alt-Distressed & Special Situations qui a été retenu. Pour poursuivre sa croissance, Pictet AM mise sur la montée en puissance de ses fonds climat, biodiversité et impact positif, mais aussi sur le développement des actifs non cotés aussi bien auprès des institutionnels que de la clientèle privée.

  • Encours en France : 9,1 Md€
  • Collecte nette : − 343 M€
  • Part de la clientèle institutionnelle : 30 %

Rivage Investment

Hervé Besnard, président

Cap vers l’international

Malgré une collecte divisée par dix l’an dernier, le spécialiste du financement des infrastructures publiques a maintenu ses encours au-dessus des 7,5 milliards d’euros atteints fin 2021, ceux-ci atteignant 7,6 milliards fin 2022. Son objectif est désormais d’accroître la part de sa clientèle étrangère. Il vise pour cela les principales sociétés d’assurance du nord de l’Europe, notamment en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. Il a également fait une première percée au Japon et en Corée avec de nouveaux clients dans ces pays où la demande pour la dette infrastructure est en essor. L’international est en légère hausse, à 51 % des encours fin 2022 (au lieu de 50 % l’année précédente). Par ailleurs, l’ESG figure toujours au cœur de la stratégie du gérant. Depuis 2020, le pipeline naturel des opérations d’infrastructures en Europe l’a naturellement conduit à financer un nombre croissant d’infrastructures liées à la transition énergétique. L’an dernier a vu le deuxième closing du fonds de dette d’infrastructure avec stratégie de haut rendement.

  • Encours : 7,6 Md€
  • Collecte nette : 109 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 51 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 100 %

 

Robeco 

Karim Carmoun, président France

Une stratégie axée sur la durabilité et l’innovation

Alors que Robeco avait renoué en 2021 avec une collecte nette sensiblement positive en France, l’année écoulée a été plus difficile avec un solde quasi atone. Le gestionnaire néerlandais s’appuie sur un bureau de huit personnes à Paris pour commercialiser auprès de la clientèle locale des solutions innovantes répondant à ses attentes. Il a ainsi adopté une approche mixte de partenariats stratégiques avec ses principaux clients distributeurs, et de solutions dédiées pour les grands acteurs institutionnels, tenant compte des évolutions et enjeux réglementaires (Loi Pacte, Solvency, SFDR…) et de leurs besoins. En plus de sa base de clients historiques, il a renforcé sa présence auprès des banques privées, de la gestion sous mandat et du monde assurantiel. Sur le marché en croissance de la délégation de gestion (subadvisory), Robeco a franchi en 2022 une étape majeure avec trois partenariats mis en place sur différentes stratégies. En matière d’offre, l’accent est mis sur la gestion durable et la gestion thématique et, l’an dernier, de nouvelles stratégies axées sur le climat, l’engagement, les ODD et la biodiversité ont été lancées.

  • Encours en France  : 6,1 Md€
  • Collecte nette : 4 M€
  • Part de la clientèle institutionnelle : 44 %

Scor Investment Partners

*En forte progression*

Fabrice Rossary, président du directoire

Accélération sur l’ESG

Avec un encours global de 17,7 milliards d’euros, en progression par rapport à 2021 malgré des marchés très défavorables, la filiale de gestion du réassureur Scor a bénéficié en 2022 de son profil très spécifique. Spécialiste des insurance-linked securities (ILS), cette forme de titrisation des risques d’assurance dont les obligations catastrophes (cat bonds) sont la forme la plus connue, Scor IP a dépassé les 2 milliards d’euros d’encours sur son fonds phare en la matière. Mais il cherche aussi à tirer profit de la vague de l’investissement responsable en misant sur quelques stratégies ciblées sur les marchés non cotés. Il a ainsi attiré plus de 470 millions d’euros sur son quatrième fonds de dettes d’infrastructures ayant une contribution positive à l’environnement ou la société. Il a aussi créé une stratégie de dette privée centrée sur la préservation des ressources naturelles. Des expertises essentiellement commercialisées auprès d’institutionnels internationaux. Pour accélérer ce développement, Scor IP a ouvert un bureau à Zurich, en complément de Paris et Londres.

  • Encours : 5,9 Md€
  • Collecte nette : 472 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 20 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 79 %

Schelcher Prince Gestion

Adil Amor, directeur general

Lancement de nouvelles stratégies actions

Dans le contexte d’une correction historique sur les marchés obligataires l’an dernier, les fonds gérés par Schelcher Prince Gestion ont affiché une belle dynamique puisqu’ils ressortent dans le premier quartile des classements de performances. L’affilié d’Arkea IS a ainsi collecté sur la plupart de ses stratégies : fonds à performance absolue, crédit court terme, high yield et convertibles. La société de gestion a enregistré une collecte pour compte de tiers de plus de 500 millions d’euros sur les fonds ouverts et de près de 200 millions en mandats dédiés. Elle a aussi séduit les investisseurs sur ses stratégies de dette privée et d’infrastructures. A l’international (10 % des encours), elle a initié des partenariats commerciaux en Italie et en Espagne. Fin 2022, les encours globaux avoisinaient les 7,8 milliards d’euros. Ils ont dépassé la barre des 8 milliards début 2023. Cette année, la société de gestion compte notamment lancer une nouvelle stratégie de trésorerie s’appuyant sur des créances fournisseurs, une stratégie actions de conviction et de nouveaux fonds datés.

  • Encours : 4,4 Md€
  • Collecte nette : 532 M€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 10 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 85 %

Schroders

Yves Desjardins, directeur général France

Une ambition confirmée dans le non coté 

L’an dernier, Schroders a enregistré en France une collecte nette positive pour la 8e année consécutive. Présente dans l’Hexagone depuis plus de 20 ans, la succursale parisienne du gérant britannique a donc encore conforté son fort ancrage local. Au sein des stratégies cotées, ce sont les fonds thématiques qui ont eu le plus de succès, en particulier Schroder ISF Global Climate Change et Schroder ISF Global Energy Transition. Le gestionnaire confirme par ailleurs ses ambitions sur les actifs réels. L’offre, gérée à Paris mais distribuée sur tous ses marchés, a été étoffée avec notamment deux nouveaux millésimes de dette infrastructure et le déploiement des fonds immobiliers hôteliers. Tout en continuant à être développée pour les institutionnels, l’offre en actifs privés va désormais s’étendre aux clientèles intermédiées avec, en particulier, une offre de private equity semi-liquide accessible aux clients privés, ainsi que le lancement d’un premier ELTIF investi sur le private equity européen. Schroders ambitionne également, à court ou moyen terme, de lancer et de gérer des FCPR qui offriront à des clients particuliers un accès facilité à ses stratégies non cotées.

  • Encours en France  : 11,2 Md€
  • Collecte nette : 306 M€
  • Part de la clientèle institutionnelle : 78 % 

Sienna Gestion

Xavier Collot, président du directoire

Changement d’actionnaire majoritaire et nouvelles équipes

L’événement marquant de 2022 a été d’ordre capitalistique pour la société de gestion. Sienna Investment Managers (Groupe Bruxelles Lambert) a en effet pris 66,6 % de la structure de gestion de Malakoff Humanis, cette dernière passant de 100 % à 33,33 % du capital en mars de l'année dernière. Suite à cette évolution, l'encours global du groupe est désormais géré pour compte de tiers. A 18 Md€, celui-ci est en recul par rapport à 2021 en raison de l'effet marché et d'une décollecte. De nouvelles équipes ont également été constituées, avec à leur tête Xavier Collot, président du directoire et ancien d’Amundi. En matière d’offre, deux expertises innovantes ont été créées, composées d’actifs cotés et non cotés. Fonds destiné à la clientèle institutionnelle, « Sienna Trésorerie Plus », lancé en janvier 2023, est composé de 50 % d’actifs cotés (court terme) et de 50 % d’actifs non cotés (dette privée collatéralisée). « Sienna Obligations Impact Social ISR », lancé en mars dernier, est de son côté composé d’une poche de 90 % d’obligations corporate et de 10 % de dette privée.

  • Encours : 18 Md€
  • Collecte nette : – 1,6 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : NC
  • Part de la clientèle institutionnelle : 42 %

Swiss Life Asset Managers France

*Champion de la collecte*

Frédéric Bôl, directeur général

Une collecte toujours très dynamique

Swiss Life Asset Managers France se distingue encore par ses performances en termes de collecte cette année avec 1,5 milliard d’euros (3,7 milliards fin 2021), qui permettent à ses encours de dépasser désormais les 35 milliards. Parallèlement à la poursuite de son développement à l’international (Suisse, Luxembourg, Allemagne, Espagne, Italie, etc.), le gestionnaire a procédé à plusieurs recrutements majeurs en France l’an dernier, avec notamment Aurélie Fouilleron en qualité de directrice commerciale, qui accompagnera le déploiement de l’offre immobilière paneuropéenne en santé, résidentiel, bureau, logistique, hôtellerie et infrastructures. En 2022, Swiss Life AM France a par ailleurs renforcé son ancrage ESG avec la revue de tous ses process de gestion afin de classer ses fonds immobiliers dans les catégories 8 et 9 selon SFDR. Ainsi à fin 2022, plus de 36 % de ses encours sous gestion sont portés par des fonds article 8 ou 9. Enfin, la démarche de décarbonation de ses portefeuilles immobiliers, grâce à un outil de modélisation de la trajectoire carbone basé sur le standard du Carbon Risk Real Estate Monitor (CRREM), a aussi avancé. De plus, trois fonds actions à impact, axés sur le changement climatique, la biodiversité et l’urbanisation, sont venus renforcer l’offre du gestionnaire.

  • Encours : 35,1 Md€
  • Collecte nette : 1,5 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 19 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 89 %

Tikehau Capital

*Champion de la collecte / Encours en forte progression*

Mathieu Chabran et Antoine Flamarion, cofondateurs

Une croissance toujours soutenue

Tikehau Capital affiche encore de belles performances cette année avec une collecte nette de 6,4 Md€ dont 4,8 Md€ pour compte de tiers, qui permet à ses encours d’afficher une progression de 38 % sur les trois dernières années. Les investisseurs internationaux figurent au rang des priorités stratégiques pour la société entrepreneuriale, qui affiche désormais 14 bureaux dans le monde entier. Ils ont représenté 71 % de la collecte en 2022 et 37 % des actifs sous gestion (contre 35 % un an plus tôt). L’année 2022 a été marquée par plusieurs recrutements majeurs, dont Vincent Archimbaud en qualité de responsable de la clientèle wholesale en Europe, afin d’accélérer le développement dans la distribution intermédiée. D’ores et déjà, celle-ci est passée de 33 à 51 % des encours en un an. Les stratégies de dette privée constituent toujours l’une des signatures de la société de gestion. Elles ont été portées par le closing de la levée de la cinquième génération de Direct Lending du Groupe, qui a atteint 3,3 milliards d’euros.

  • Encours : 33,6 Md€
  • Collecte nette : 4,8 Md€
  • Part des encours commercialisés à l’international : 37 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 49 %

Vontobel

*Nouveau dans la sélection*

Thibault Amand, responsable France

Une offre orientée sur les actifs de diversification

Vontobel, gestionnaire d’actifs suisse constitué de six boutiques, est présent en France depuis janvier 2020 avec un bureau de quatre personnes et une offre qui s’adresse aux investisseurs institutionnels et à la distribution intermédiée. L’an dernier, malgré des vents contraires, la succursale française a enregistré une collecte nette de près de 300 millions d’euros. Les encours gérés en France ont même progressé de 23 %. Si Vontobel est reconnu dans l’Hexagone pour son expertise sur les actions et la dette émergentes, c’est la boutique Sustainable Equities qui concentre les encours gérés pour le compte des clients français.  Depuis le début de l’année, le gestionnaire note un retour des souscriptions des clients français sur les actifs émergents. Vontobel, qui considère les marchés privés comme un axe stratégique de développement, souhaite acquérir un acteur spécialisé sur cette classe d’actifs afin de répondre aux besoins des institutionnels. Le gestionnaire va, par ailleurs, poursuivre le développement de son offre durable avec notamment le lancement de stratégies à impact. La première date de 2008 ; il s’agit du fonds Vontobel Clean Technology, qui va être rebaptisé prochainement Vontobel Environmental Change.

  • Encours en France : 2,74 Md€
  • Collecte nette : 300 M€
  • Part de la clientèle institutionnelle : 44 %

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