Les travaux de la NZAM ont été suspendus à la suite du retrait de BlackRock. Un exemple parmi d’autres des difficultés de la finance climat face au retour de Donald Trump au pouvoir.
C’est la petite histoire dans la grande. Quelques jours avant l’investiture de Donald Trump comme président des Etats-Unis et sa décision de retirer la première puissance mondiale de l’Accord de Paris, le monde de la gestion d’actifs a lui aussi fait l’expérience d’une reculade à marche forcée en matière de lutte contre le changement climatique. Le 10 janvier dernier, BlackRock a annoncé sa sortie de la Net Zero Asset Managers Initiative (NZAM), une alliance internationale formée fin 2020 consistant, pour ses quelque 300 sociétés de gestion membres, à prendre l’engagement de contribuer à la neutralité carbone de l’économie à horizon 2050.
Une promesse devenue intenable pour la plupart des signataires américains : accusés d’entente anti-concurrentielle par les procureurs généraux d’Etats républicains emmenés par le Texas, ces derniers renoncent les uns après les autres à leur participation à l’alliance. Le numéro 2 mondial, Vanguard, l’avait fait dès décembre 2022 et le numéro 1, BlackRock, vient donc de céder à son tour. Les deux asset managers, ainsi que State Street, avaient été notamment visés fin novembre par une plainte en bonne et due forme de ces procureurs. Ils leur reprochaient d’avoir « exploité leurs participations et droits de vote pour faciliter la réduction de la production de charbon, ce qui a artificiellement limité l’offre (…) et augmenté le prix de l’énergie pour les consommateurs américains », peut-on lire dans l’exposé des griefs. La NZAM était pourtant...