Premium

Entretien - Françoise Lemoine, économiste et conseiller au CEPII 

«La Chine doit trouver d’autres avantages compétitifs»

Publié le 22 janvier 2016 à 15h56    Mis à jour le 22 janvier 2016 à 18h09

Audrey Spy

Le ralentissement économique de la Chine inquiète les marchés, qui surréagissent à chaque mauvaise nouvelle en provenance de la première économie mondiale. Pourtant, les conséquences de la transformation du modèle économique chinois, qui depuis plusieurs années se tourne vers la consommation intérieure, étaient prévisibles et même anticipées par la plupart des économistes. La phase de transition du pays va encore prendre du temps, mais ne remet pas en question les perspectives sur le long terme selon Françoise Lemoine, spécialiste de la Chine au CEPII.

Le ralentissement de la croissance économique chinoise est-il inquiétant ?

Françoise Lemoine, économiste et conseiller au CEPII : D’un point de vue structurel, le ralentissement de la croissance économique en Chine est naturel. Pendant trente-cinq ans, ce pays a vu son PIB croître à deux chiffres, en moyenne de 10 % par an, avant de voir cette tendance se ralentir depuis 2010. Sa croissance a été de 6,9 % en 2015, ce qui reste conforme aux prévisions. Depuis 2014, la Chine est devenue la première puissance économique mondiale en parité du pouvoir d’achat. Elle est d’ailleurs le premier importateur et le premier exportateur au niveau international. Le profil de son économie a donc changé, reflétant le passage d’un pays pauvre à un pays à revenu intermédiaire, selon la terminologie de la Banque mondiale. Ce changement a ainsi eu des conséquences inévitables sur la croissance.

Le ralentissement de l’économie était cependant largement anticipé. La plupart des scénarios économiques des grandes banques d’affaires et des institutions internationales prévoient, depuis longtemps, une croissance chinoise autour de 6 % entre 2010 et 2025 et de 5 % au-delà. Il est vrai que ce chiffre pourrait être atteint plus rapidement que prévu et que la croissance en Chine soit comprise entre 5 et 6 % dès cette année.

Quelles sont les raisons de cette accentuation du ralentissement économique ?

Françoise Lemoine : Cette décélération est accentuée par des facteurs conjoncturels. La faiblesse de la croissance mondiale peut expliquer ce phénomène, mais ce ralentissement trouve surtout son origine dans la volonté du gouvernement de corriger les tensions et...

A lire aussi

DOSSIER SPÉCIAL

Les 10 sociétés de gestion à suivre

Outre la sélection des 50 sociétés de gestion qui comptent, l’examen des questionnaires reçus cette…

Catherine Rekik FUNDS 27/05/2024

PAROLE D’EXPERT

Investissement durable : l'heure de la convergence

En 2021, Société Générale Securities Services (SGSS) a mené une enquête auprès d’acteurs clés de la…

Société Générale Securities Services (SGSS) FUNDS 27/05/2024

PAROLE D’EXPERT

Premium Private assets : 2024, l’année du PER ?

La France fait partie des pays où le taux d’épargne est le plus élevé, 15 % en moyenne depuis 2000…

Willkie Farr & Gallagher LL FUNDS 27/05/2024

Dossier spécial

Les 50 sociétés de gestion qui comptent - Sélection 2023

Chaque année, Option Finance et Funds Magazine, en partenariat avec Deloitte, sélectionnent 50…

Dossier réalisé par les rédactions d’Option Finance et de Funds Magazine OPTION FINANCE 02/05/2023

L'info asset en continu

Chargement en cours...

Nominations

Voir plus

Dans la même rubrique

Abonnés Pour les gérants, une seule direction en 2025 : cap sur l’Amérique !

La rédaction d’Option Finance a interrogé une petite quarantaine de sociétés de gestion, des...

Gestion assurantielle : la durabilité et les tendances de long terme guident l’investissement

La hausse des taux d’intérêt a conduit les compagnies d’assurance à renforcer leurs investissements...

Abonnés Dette souveraine : les gérants et investisseurs préfèrent l’Europe du Sud à la France

Si les spreads sur la dette souveraine française sont restés relativement stables depuis la...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…