Cette année a déjà montré un double visage, le sentiment d'optimisme et la croissance stable observés début 2025 ayant fait place aux préoccupations liées à l'inflation et à la récession. Les tensions commerciales ont dominé l'actualité ces dernières semaines et devraient persister dans les mois à venir.
Points clés
Les rendements des obligations d'État ont atteint des niveaux supérieurs à ceux observés dans l’histoire récente, mais avec une volatilité accrue et des risques extrêmes plus marqués
La fragmentation et la diversité des thématiques économiques et géopolitiques donnent lieu à des performances différenciées sur les diverses courbes des obligations d'État
Selon nous, une exposition structurelle à la duration mondiale permettra à la fois de diversifier les risques et de contribuer à la performance, mais une gestion active facilitera la saisie d'opportunités relatives
Après la hausse des taux d'intérêt mondiaux liée à la forte inflation observée ces dernières années, les investisseurs anticipent désormais une baisse des taux officiels, les banques centrales ayant commencé à assouplir leur politique monétaire face au resserrement des conditions financières.
En général, ce type de contexte apporte une impulsion positive aux rendements obligataires, mais il semble que le chemin vers la baisse des taux d'intérêt et des rendements obligataires soit loin d'être simple. En tant que gérants actifs de portefeuilles mondiaux adoptant une approche descendante (top-down), nous estimons qu'il ne faut pas négliger le rôle déterminant que peut jouer la duration, ainsi que son impact sur les performances totales.
Gérer la duration ne se résume pas à détenir ou non de la duration ; dans un contexte mondial, il convient de s'exposer à différentes courbes de taux. Il est également possible de détenir « beaucoup » de duration, mais dans la partie la plus courte de la courbe des taux. Par conséquent, nous examinons l'exposition globale à la duration, les courbes géographiques auxquelles nous sommes exposés et, enfin, le segment d'échéance de cette courbe qui est susceptible d'avoir l'impact le plus marqué.
Différentes courbes obligataires
Les rendements des marchés obligataires reflètent l'évolution des attentes concernant les taux d'intérêt mondiaux. Lors des cycles récents, en particulier dans un contexte de courbes des taux manipulées par l'assouplissement quantitatif, les attentes relatives aux taux d'intérêt mondiaux convergeaient généralement autour des États-Unis. Cela étant, en raison de la divergence des politiques budgétaires et du fait que les pays se situent à des stades différents de leur cycle économique, il existe des différences dans les approches suivies par les principales banques centrales et, par conséquent, une dispersion tant dans la direction que dans le niveau des rendements des obligations d'État des principaux pays.
En tant que gérants top-down, cette dispersion nous permet de gérer activement l'exposition à la duration entre les pays en nous exposant à diverses courbes de taux d'intérêt afin de tenir compte des différentes perspectives de croissance et d'inflation au sein de l'économie mondiale.
Sur les trimestres précédents, le graphique ci-dessous montre à quel point les rendements obligataires allemands et américains, même s'ils évoluent souvent dans la même direction, peuvent surperformer ou sous-performer les uns par rapport aux autres. En général, ce phénomène est lié à une combinaison de facteurs, mais il ne fait aucun doute que les fondamentaux économiques et les divergences entre les politiques des banques centrales jouent un rôle important.