Les investisseurs institutionnels, qui augmentent progressivement leur exposition au private equity, se montrent de plus en plus exigeants vis-à-vis des sociétés de capital-investissement avant d’investir. Pour se démarquer les unes des autres, ces dernières ont tendance à revoir leur stratégie d’investissement, et à s’impliquer davantage dans le développement de leurs participations.
Avec 9,7 milliards d’euros levés en 2015, le capital-investissement français renoue avec les tendances d’avant-crise. En effet, après avoir connu une période particulièrement creuse – la moyenne des levées de fonds réalisées entre 2009 et 2013 n’était que de 5,7 milliards d’euros –, les fonds d’investissement hexagonaux réussissent désormais à lever quasiment autant de capitaux qu’en 2008 (voir encadré). Un regain d’activité qui, selon les professionnels, devrait se maintenir, voire progresser, dans les années à venir. «Nous sommes optimistes pour 2016, estime Michel Chabanel, président de l’Association française des investisseurs pour la croissance (AFIC). Les investisseurs, et plus particulièrement les institutionnels, qui ont apporté 29 % des capitaux levés en France l’année dernière, cherchent dans l’ensemble désormais à accroître leur exposition au capital-investissement. Cette volonté pourrait se traduire par des levées de fonds plus conséquentes dans les années à venir.»
Des rendements intéressants
Après avoir massivement délaissé le capital-investissement pendant la crise, les investisseurs institutionnels français commencent en effet à nouveau à placer ce segment de marché au centre de leur stratégie d’investissement. Ainsi, en 2015, les compagnies d’assurances et les mutuelles françaises ont investi 1,33 milliard d’euros dans les fonds de capital-investissement français. Un montant en progression de 20,8 % par rapport à l’année précédente, et 3,5 fois plus élevé que la moyenne observée entre...