Le numérique et l’automatisation, accélérés par la facturation électronique, nécessitent de nouveaux outils pour les experts-comptables, qui envisagent désormais des solutions alternatives aux logiciels traditionnels. La compta tech pourrait changer leur rôle auprès des entreprises clientes, contribuant à développer leur rôle de conseil.
Le monde change. L’expertise comptable aussi. « Les métiers du chiffre sont très liés à la donnée et à l’informatique, souligne Mikael Ptachek, président de l’Observatoire de la fintech. Leur transformation peut prendre un peu de temps, notamment du fait d’un univers plus risqué, des coûts et de la nécessaire acculturation des collaborateurs, mais elle s’impose pour répondre aux contraintes réglementaires, telles que la facturation électronique qui va devenir progressivement obligatoire à partir de septembre 2026, ainsi qu’en matière extra-financière (RSE/ESG), mais aussi aux problématiques de transmission. » L’ordre des experts-comptables a d’ailleurs placé son 80e congrès, en septembre, sous le signe d’une « adaptation durable et numérique » : « il visera à aider les professionnels à produire différemment, à exploiter les opportunités offertes par les nouvelles technologies et à adapter leur modèle économique à un environnement en pleine mutation », explique l’ordre des experts-comptables.
L’adaptation nécessaire n’est pas mince. Aujourd’hui, « de nombreux cabinets utilisent encore des logiciels traditionnels et des tableurs » après avoir collecté des reçus papiers, constate Alvaro Dexeus, directeur général Europe du Sud chez Pleo, une solution de gestion des notes de frais et des dépenses. Les logiciels de gestion intégrée (enterprise resource planning, ERP) ont déjà fait leur preuve pour l’automatisation de certaines tâches. Mais les cabinets pourraient aller au-delà, sur...