Si au vu de leur taille, les investissements dans les actions des compagnies d’assurances semblent conséquents, leur part s’est fortement réduite ces dernières années au profit des actifs privés et maintenant des obligations. Une première réforme de la directive Solvabilité 2, engagée en 2019, a permis de réduire la charge en capital des actions. Elle devrait être complétée par une nouvelle simplification d’ici 2025 dont l’impact est difficile à établir.
Points clés
- Si les compagnies d’assurances allouent près d’un quart de leurs investissements aux actions, la proportion de ces actifs portée directement au bilan tend à fortement diminuer.
- La directive Solvabilité 2 pénalise fortement la détention d’actions avec comme conséquence une sous-optimisation des portefeuilles.
- La réforme de la directive sera-t-elle suffisante pour changer la donne alors que la culture actions fait souvent défaut ?
- Les fonds de retraite professionnelle supplémentaire (FRPS) semblent pour l’instant évoluer dans la même dynamique que les compagnies d’assurances.
Alors que les autorités européennes et françaises appellent à une mobilisation de l’épargne pour financer les transitions vertes et numériques ainsi que la défense européenne, la réforme de la directive Solvabilité 2 qui interviendra en 2026 devrait aller dans le sens de cet objectif. Cette dernière cherche en effet notamment à augmenter la part des investissements en actions des compagnies d’assurances européennes. En France, ces acteurs sont déjà essentiels au financement des entreprises. Les dernières données disponibles publiées par France Assureurs permettent d’étayer cette dimension de leurs activités, elles indiquent qu’au 31 décembre 2022, les placements des compagnies d’assurances s’élevaient à 2 427 milliards d’euros, soit l’équivalent de 92 % du PIB français ! Sur ce total, « la part des investissements à destination des entreprises s’élève à 63 %, soit 1 527 milliards d’euros. Ces placements prennent la forme d’actions pour 24 %, d’obligations émises par des entreprises pour 33 % et d’actifs immobiliers d’entreprises (bureaux, commerces, entrepôts…) pour les 6 % restants », relève le rapport de France Assureurs. Et chiffre intéressant : la moitié (771 milliards d’euros) de ces investissements finance des contreparties françaises.
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Pour autant, en analysant les chiffres de plus près, les investissements réalisés sur les marchés actions par les compagnies d’assurances restent limités au regard des autres classes d’actifs, et en particulier des obligations. Ils...