Face au désengagement des Etats-Unis, l’Union européenne relance avec volontarisme son projet d’Union des marchés de capitaux, rebaptisé Union de l’épargne et de l’investissement. Dans ce contexte, le lancement du label Finance Europe marque une première avancée concrète pour mobiliser l’épargne des ménages au service de l’économie, tandis que la titrisation est appelée à se développer.
Alors que les Etats-Unis, sous l’impulsion du président Donald Trump, s’inscrivent dans une approche plus isolationniste que précédemment, l’Europe n’a pas d’autre choix que de consolider ses propres leviers financiers pour gagner son autonomie stratégique. La relance de l’Union des marchés de capitaux (UMC), rebaptisée récemment Union de l’épargne et de l’investissement (UEI), s’inscrit ainsi dans une dynamique politique renouvelée depuis les dernières élections européennes de juin dernier. Les réflexions en la matière ont été nourries par plusieurs constats d’urgence formulés dans des rapports publiés l’an dernier et rédigés par des experts confirmés : Mario Draghi et Enrico Letta à la demande de la Commission européenne, et Christian Noyer à celle des autorités françaises. Ces analyses convergentes ont mis en évidence les lacunes persistantes de l’architecture financière européenne, notamment l’insuffisance d’intégration des marchés de capitaux ainsi que leur attrition croissante, ou encore la dépendance des entreprises de la zone au financement bancaire. Elles insistent ainsi sur la nécessité de mieux mobiliser l’épargne européenne pour financer les grands défis du continent, au premier rang desquels figurent la transition énergétique et la transition numérique. Quelque 800 milliards d’euros par an sont en effet nécessaires pour mener les différentes transitions dont l’Europe a besoin.
Une union renouvelée
C’est dans ce cadre que s’opère la relance de l’Union des marchés de capitaux. Cette...