Récession ?

Publié le 13 septembre 2024 à 17h28

Sebastian Paris Horvitz    Temps de lecture 2 minutes

Le débat entre récession et atterrissage en douceur de l’économie américaine a fait son retour après la publication du rapport sur l’emploi de juillet affichant un taux de chômage passé brusquement à 4,3 %. Celui-ci déclenchait l’indicateur de Sham, une mesure devenue populaire pour identifier l’entrée imminente en récession et utilisant le taux de chômage comme seule variable.

Or, à l’évidence, l’économie ne semble pas être dans une telle situation. Elle continue à créer des emplois, le taux de chômage reste (malgré sa hausse) historiquement bas, la consommation augmente de manière solide, les entreprises ont une profitabilité croissante et des marges élevées, et le secteur financier ne montre pas de signes de fragilité. Et ce même s’il existe des poches de faiblesse, notamment l’industrie, dont l’activité stagne depuis plus d’un an.

Il apparaît donc que certaines mesures empiriques n’ont plus forcément le même caractère prédictif que par le passé. C’était déjà le cas de l’indicateur avancé du Conference Board, qui avait prévu presque toutes les récessions depuis des décennies et dont la dernière prévision ne s’est pas réalisée.

On aurait tort d’ignorer ces mesures. Mais il serait tout aussi faux de ne pas considérer que le cycle économique qui va du Covid à maintenant est relativement exceptionnel. Aussi les mécanismes économiques à l’œuvre en réponse au resserrement monétaire mis en place peuvent-ils être un peu différents que par le passé.

Il semble aujourd’hui évident que les signes, maintenant palpables, de décélération de l’activité, au moment où l’inflation recule, doivent conduire la Fed à baisser ses taux directeurs. Mais, à ce stade, le gradualisme (-25 pb) semble un chemin plus cohérent que la précipitation (-50 pb).

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