Trump 2.0 et le monde
Il n’est probablement pas exagéré de penser que la nouvelle présidence de Donald Trump aux Etats-Unis va perturber les équilibres économiques et géopolitiques des années à venir. Et ce même s’il est probable que toutes les promesses ne seront pas tenues, comme souvent.
En effet, étant donné l’importance des Etats-Unis, l’impact de certaines mesures pourrait être considérable. En particulier les mesures protectionnistes restreignant la circulation de biens et services, mais aussi des personnes, qui s’annoncent coûteuses pour l’économie américaine comme pour le reste du monde.
La déportation massive d’étrangers illégaux pourrait avoir un impact négatif considérable. En effet, on estime qu’ils représentent 5 à 7 % de la population active. Nombre d’entre eux travaillent et, évidemment, consomment. Leur départ, même partiel, serait un choc massif pour l’économie américaine.
Par ailleurs, Joachim Nagel, le président de la Bundesbank, a récemment déclaré que la hausse des droits de douane par les Etats-Unis (60 % pour la Chine et 10-20 % pour les autres pays) pourrait coûter 1 % de PIB à l’Allemagne. Le FMI estime, lui, que l’entrée dans un cycle de guerre commerciale et de restriction de l’immigration pourrait coûter à l’économie mondiale près de 1 % de PIB global d’ici 2026. Sans oublier une montée des pressions inflationnistes.
Pour le moment, la Bourse américaine salue les baisses d’impôts promises ainsi qu’une nouvelle vague de dérégulations. Mais l’année prochaine, quand sera déployé le programme du nouveau président, les incertitudes pourraient gagner les esprits quant à la faisabilité des réformes. Et en particulier sur le fait de savoir si l’équipe de choc qui va s’attaquer à réduire les dépenses de l’Etat réussira, comme promis, à économiser la bagatelle de 30 % des dépenses totales d’une année pleine.
Sebastian Paris Horvitz est directeur de la recherche chez LBP AM
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