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MiFID

L’Europe peine à réconcilier les brokers avec les small & mid-caps

Publié le 27 janvier 2025 à 17h14

HODOUIN, Mathilde    Temps de lecture 10 minutes

Le Listing Act, publié le 14 novembre dernier, vise notamment à revitaliser le marché de la recherche financière et à corriger l’impact négatif de la directive MiFID II sur les petites et moyennes valeurs. Mais n’est-il pas trop tard ?

En arrière toute. Six ans après l’entrée en vigueur de la directive MiFID II, l’Union européenne (UE) réforme à nouveau la recherche financière sur les actions. Mais cette fois, c’est un virage à 180 degrés que permet le Listing Act, un ensemble de trois textes publiés le 14 novembre 2024 au Journal officiel de l’UE. Désormais, avec la directive 2024-2811, les intermédiaires ne sont plus tenus de séparer dans leur facturation les frais de transaction (exécution) de ceux liés à la recherche. Sur demande des investisseurs, les banques, gestionnaires d’actifs et sociétés de courtage (brokers) peuvent dorénavant revenir à l’ancienne pratique, qui consistait à cumuler les frais sans les distinguer (rebundling). Les mesures portées par le Listing Act visent à rendre les marchés de capitaux européens plus attractifs pour les entreprises, mais également à faciliter la cotation des PME sur les places européennes. Plus précisément, en modifiant la directive MiFID, le législateur espère revitaliser le marché de la recherche en investissement et garantir la couverture des petites et moyennes valeurs.

L’hémorragie des frais liés à la recherche

Mais cette volte-face risque d'avoir du mal à atteindre son but.  « C’est trop tard, le mal est fait, déplore Philippe Cordier, directeur général de la Société française des analystes financiers (SFAF). Depuis 2018, les asset managers se sont habitués à payer la recherche une fraction de ce qu’elle leur coûtait avant la directive MiFID II. De plus, le développement de la gestion passive en...

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