Atos perd 0,86% à 4,63 euros après avoir cédé jusqu'à 15,1%, plus fort repli de l'indice SBF 120. Le prix de l'action, qui a perdu près de la moitié de sa valeur depuis le début de l'année, a touché un plus bas de toute son histoire, inférieur à sa valeur à l'issue de la fusion des activités d'Axime et de Sligos qui ont donné naissance au groupe en 1997. Cette baisse en Bourse faite suite à une information selon laquelle des députés ont déposé deux amendements proposant de nationaliser " temporairement " une partie des activités ou l'ensemble du géant de l'informatique.
" Acteur crucial de la souveraineté et de la sécurité nationale, le groupe Atos est aujourd'hui en pleine restructuration, laissant courir le risque d'une perte de souveraineté sur des activités comme les supercalculateurs, les systèmes d'intégration de systèmes de sécurité ou encore la cybersécurité ", a affirmé le député socialiste Philippe Brun dans son amendement déposé vendredi.
Ce député propose dans le détail de nationaliser la division Atos Big Data and Cybersecurities (BDS), qui fournit de nombreux services de sécurité militaire, et la division Atos Worldgrid, qui développe des logiciels utilisés dans des centrales nucléaires et divers services publics et parapublics (Linky, Cnam, SNCF…).
Olivier Marleix, chef de file des députés LR qui ont tous signé un second amendement visant à nationaliser l'intégralité du groupe français, a confirmé à l'AFP vouloir " interpeller le gouvernement " sur l'avenir d'une entreprise " stratégique " dans son ensemble, qu'il évalue à 500 millions d'euros.
Ces amendements, déposés sur la partie dépenses du projet de loi de budget pour 2024, seront examinés en commission des Finances à compter de mardi.
Une source à Bercy a indiqué ce lundi auprès de Reuters que le gouvernement n'envisageait pas une nationalisation d'Atos.
Dernièrement, Atos a annoncé la démission de son président, Bertrand Meunier, avec effet immédiat, et son remplacement par le banquier, Jean Pierre Mustier. En parallèle, Atos a annoncé le report de la cession envisagée de Tech Foundations, ses activités historiques, au groupe EPEI de Daniel Kretinsky.