(AOF) - Renault (-7,49% à 43,99 euros) a affiché une des plus fortes baisses du CAC 40 après l’annonce de ses résultats pour le 1er semestre 2024. Cette publication intervient dans un contexte sectoriel défavorable. Son concurrent Stellantis enregistre également une forte baisse après avoir annoncé un résultat opérationnel courant encore plus dégradé que prévu au premier semestre. Ford est attendu en forte baisse à Wall Street après des résultats inférieurs aux attentes, tandis que Nissan a revu en baisse ses prévisions de bénéfice net après une chute de 73% de son résultat net.
La marque au losange est toujours actionnaire du groupe japonais. Suite à la récente refonte de leur alliance, la participation de Renault Group dans le capital de Nissan a été ramenée à 38,9%, dont 16,2% d'actions détenues en direct et 22,7% d'actions détenues dans une fiducie.
Sur la première partie de l'exercice, le résultat net est ressorti à 1,38 milliard d'euros contre 2,12 milliards un an plus tôt, mais il inclut justement " une moins-value sur la cession des actions Nissan". Elle s'élève à 440 millions d'euros.
Renault souligne sa profitabilité " record " avec une marge opérationnelle du groupe de 8,1 % du chiffre d'affaires, en hausse de 0,5 point sur un an.
La marge opérationnelle de l'automobile s'est élevée à 1,6 milliard d'euros contre 1,541 milliard d'euros, un an auparavant. Elle représente 6,6 % des revenus de l'Automobile, en amélioration de 0,4 point.
Le diable est dans les détails
S'agissant de cette marge, Renault précise que l'effet mix/prix/enrichissement a été positif à hauteur de seulement 51 millions d'euros alors que le consensus des analystes cité par UBS était de 450 millions d'euros. Parallèlement l'effet de change est positif de 93 millions d'euros grâce à la livre turque alors qu'il était attendu négatif de 300 millions d'euros.
Son chiffre d'affaires a progressé de 0,4% à 27 milliards d'euros et de 3,7 % à taux de change constants.
Luca de Meo, directeur général de Renault Group a exprimé il y a quelques jours dans "Les Échos" des inquiétudes au sujet de l'interdiction de la vente de voitures thermiques neuves en Europe en 2035, un objectif qu'il ne juge pas tenable.
Free cash flow "solide", objectifs confirmés
Renault juge "solide" son free cash-flow de 1,3 milliard d'euros du à "une performance opérationnelle robuste". "Il comprend 600 millions d'euros de dividendes Mobilize Financial Services et une variation du besoin en fonds de roulement négative de 209 millions d'euros", est-il précisé.
" Nos efforts pour réduire les coûts et axer notre politique commerciale sur la valeur se reflètent dans notre nouvelle gamme, la meilleure que cette entreprise ait connue en 3 décennies ", a déclaré Luca de Meo.
Renault Group confirme ses perspectives financières 2024, soit une marge opérationnelle du groupe au moins égale à 7,5% et un free cash flow d'au moins 2,5 milliards d'euros.