(AOF) - Thales (-6,52% à 142,55 euros) enregistre la plus forte baisse du CAC 40. L'action du groupe de défense se replie après l'ouverture d'une enquête par le Serious Fraud Office (SFO, l'autorité britannique de lutte contre la délinquance financière). "Les enquêteurs du SFO et du Parquet National Financier (PNF) ont informé Thales de l'enquête qu'ils mènent conjointement", a déclaré hier dans un communiqué le SFO. La société de haute technologie est soupçonnée de pots-de-vin et de corruption concernant 4 de ses entités en France et au Royaume-Uni.
Basé à Paris, Thales emploie plus de 7 000 personnes sur 16 sites au Royaume-Uni.
"Ensemble, nous poursuivrons rigoureusement toutes les pistes de notre enquête sur ces graves allégations" a déclaré le directeur du SFO, Nick Ephgrave.
Joint par AOF ce vendredi matin, Thales confirme que "le PNF et le SFO ont ouvert une enquête concernant quatre de ses entités en France et au Royaume-Uni. Thales coopère avec le PNF en France et le SFO au Royaume-Uni. Le groupe se conforme à toutes les réglementations nationales et internationales. L'enquête étant en cours, Thales ne fera aucun autre commentaire".
Thales : "image pénalisée, facteur d'incertitude à court terme"
En réaction à cette information, Invest Securities juge qu'il est difficile à ce stade de quantifier le risque financier associé à cette nouvelle. "Elle devrait en revanche pénaliser l'image du groupe et créer un facteur d'incertitude à court terme", ajoute l'analyste.
Ce n'est pas la première fois que Thales est dans le collimateur de la justice. Le PNF a requis le renvoi du groupe français et DCNI (la branche internationale de la Direction des constructions navales), trois anciens dirigeants et un intermédiaire, pour des soupçons de corruption dans la vente de sous-marins à la Malaisie en 2002, indiquait en juin l'AFP. Thales et DCNI "contestent fermement" les faits reprochés.
En outre, Thales a été aussi visé en juin 2024 par deux enquêtes ouvertes en 2016 et 2023, portant sur la vente de matériel militaire à l'étranger pour corruption d'agents publics étrangers, association de malfaiteurs et blanchiment, avait indiqué à l'époque l'AFP.