(AOF) - Les marchés actions européens ont reculé, Paris se distinguant défavorablement, affaibli par l’augmentation du risque politique français. Le CAC 40 a perdu 0,72% à 7143,03 points après être tombé à 7091,15 points en séance, au plus bas depuis début août. L'EuroStoxx 50 a cédé 0,58% à 4734,16 points. Les marchés américains évoluent dans le désordre: le Dow Jones gagne 0,06% tandis que le Nasdaq Composite recule de 0,86% après les publications décevantes de Dell et HP Inc. Wall Street sera fermé demain en raison de la fête de Thanksgiving.
Michel Barnier sur un siège éjectable
L'hypothèse de la chute du gouvernement Barnier et du rejet du budget a entraîné une augmentation de l'écart de taux entre la France et l'Allemagne. Ce spread s'élevait à 85,2 points de base à la clôture après avoir touché un plus haut depuis 2012 à plus de 90 points de base dans la journée. Paris emprunte par ailleurs désormais au même prix que la Grèce.
Le Premier ministre a prophétisé hier sur TF1 une tempête boursière "probablement assez grave " en cas de censure de son gouvernement par le Parlement. Alors que selon lui le budget sera selon lui "probablement, assurément " adopté en recourant à l'article 49.3 de la Constitution, cette procédure permettra le dépôt d'une motion de censure par la gauche, motion à laquelle le Rassemblement national menace de s'associer.
Quels scénarios pour les marchés ?
François Rimeu, stratégiste senior chez Crédit Mutuel AM, attribue une probabilité de 50% à une chute du gouvernement Barnier. "Dans cette hypothèse, il nous semble probable de voir dans un premier temps le spread OAT vs Bund passer à 95-100 points de base et les actions françaises sous-performer les autres indices européens de 2 à 3 %" détaille-t-il.
Dans le scénario où le gouvernement Barnier arriverait à survivre à une motion de censure, Crédit Mutuel AM estime qu'il y aurait inévitablement un soulagement et donc un rebond des actifs français. Un retour autour de 70 points de base sur le spread OAT vs Bund lui semble envisageable ainsi qu'une légère surperformance des actions françaises, de l'ordre de 1-2 %.
Outre-Atlantique, les nombreuses statistiques publiées ce jour ont donné l'image d'une économie américaine résiliente. La plus attendue, l'indice des prix PCE américain, a augmenté de 2,3% en octobre en rythme annuel, en ligne avec les attentes, tandis que le PIB américain a progressé de 2,8% au troisième trimestre conformément au consensus.
Sans surprise, les turbulences sur la dette française ont pesé sur les valeurs financières parisiennes : Axa et Société Générale ont clôturé aux deux dernières places du CAC 40. Teleperformance les a suivi de près, l'acquisition de ZP Better Together limitant sa marge de manoeuvre pour racheter des actions.