(AOF) - "Le marché automobile européen est dans l’impasse", affirment Bernard Lalière, head of credit, et Bart Jooris, CFA, buy-side credit analyst chez DPAM . Les nouvelles immatriculations de véhicules légers sont obstinément inférieures de 4 millions d’unités aux niveaux d’avant la pandémie, et la reprise attendue semble inaccessible. La réticence des consommateurs vis-à-vis des véhicules électriques à batterie (BEV) se manifeste dans un contexte où les prix des voitures neuves ont augmenté de plus de 30 % au cours des cinq dernières années.
DPAM souligne que la hausse des prix dépasse la croissance modeste du revenu disponible des ménages, de sorte que "le pouvoir de fixation des prix des constructeurs s'estompe".
De plus, du fait d'une faible croissance économique, au lieu d'investir dans de nouveaux véhicules, les consommateurs choisissent d'utiliser leurs voitures existantes plus longtemps, avec pour conséquence "l'augmentation de l'âge moyen des véhicules sur le continent".
Se concentrer sur les équipementiers
DPAM estime que les investisseurs pourraient envisager de se concentrer sur les équipementiers (OEM) de qualité et affichant une empreinte géographique diversifiée. Les entreprises qui répondent aux besoins du marché du remplacement pourraient être mieux positionnées, du fait que le vieillissement du parc automobile nécessite un entretien continu et le remplacement des pièces usées. Les primes de risque élevées actuellement associées aux entreprises solides pourraient offrir des rendements attrayants à ceux qui sont prêts à affronter prudemment les risques nécessaires.
Les gérants soulignent que, pour l'instant, "la sélection est décisive" et que "faire des choix avisés quant à l'affectation des capitaux peut faire la différence entre les profits et les pertes." "L'heure est à la diligence et à la réflexion stratégique plutôt qu'aux investissements audacieux et radicaux", concluent-ils.