L’époque paraît lointaine où Grèce, Espagne, Italie étaient montrées du doigt pour leur incapacité à respecter les règles budgétaires de l’UE. Dopées par un tourisme mondial au beau fixe et par la manne des fonds européens octroyés post-Covid, les économies de ces pays font preuve de plus de dynamisme que la France et l’Allemagne et deviennent une terre d’investissement.
L’entrée de la Grèce dans la CEE en 1981, puis dans la zone euro en 2001, et plus encore le maintien dans celle-ci après la crise des dettes souveraines de 2011, ne sont jamais allés de soi en dépit de ce que la civilisation européenne doit à la patrie de Platon… Aujourd’hui pourtant, le pays, comme d’autres du pourtour méditerranéen, affiche une croissance bien supérieure à la France et l’Allemagne. Sacrée « économie de l’année 2023 » par The Economist, la Grèce revient de loin. Entre autres signaux de son redressement spectaculaire, depuis l’automne dernier, les grandes agences de notation ont, les unes après les autres, relevé la note de sa dette dans la catégorie investment grade. Son PIB a progressé de 2,2 % l’année dernière, juste derrière celui de l’Espagne de (+ 2,5 %) et du Portugal (+ 2,3 %), loin devant la France (+ 0,9 %) ou l’Allemagne (– 0,3 %).
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Censés être laxistes sur leurs finances publiques et moins travailleurs que ceux du nord du continent, et à ce titre affublés du surnom peu flatteur de « pays du Club Med », Espagne, Portugal, Italie et Grèce ont progressivement transformé la perception des investisseurs, à la faveur de réformes d’ampleur. Ainsi, même si des défis demeurent (lire encadré), ils sont considérés comme une terre d’investissement intéressante. Dans le tourisme et l’immobilier, mais pas seulement : exemples parmi d’autres, l’Espagne vient de lancer un fonds de co-investissement public-privé pour la transformation du pays, faisant appel aux investisseurs étrangers, et l’Italie a annoncé la naissance d’un fonds public d’investissement d’un milliard d’euros dédié à l’IA.