Même s’il a ralenti l’année dernière, le marché des actifs privés présente des perspectives de développement et de rentabilité telles que les asset managers américains comme européens en font une priorité stratégique pour les années qui viennent. Ces métiers présentent toutefois des modes opératoires spécifiques, auxquels les gérants « classiques » vont devoir s’adapter.
Le 60/40 est mort, vive le 50/30/20 ? Traditionnellement réparti entre actions et obligations, le fameux ratio de diversification sur lequel se fondent les gérants d’actifs pour construire leurs portefeuilles pourrait être bientôt dépassé, si l’on en croit la lettre annuelle aux investisseurs de Larry Fink, le président de BlackRock, parue en mars dernier. Alors que celle-ci est scrutée par le marché pour y déceler les tendances phares du secteur, le patron du plus gros gérant d’actifs mondial y prédit que les actions et les obligations pourraient bientôt voir leur poids reculer au sein des portefeuilles standard, au profit d’une autre catégorie, celle des actifs privés. De quoi augmenter encore l’engouement pour un marché qui connaît depuis plusieurs années une véritable montée en puissance. En 2023, les actifs alternatifs au sens large représentaient, selon les chiffres du Boston Consulting Group (BCG), 24 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion (AUM) dans le monde, soit 20 % du total des encours, et surtout 54 % des 421 milliards de dollars de l’ensemble des revenus générés par la gestion d’actifs. Même si les chiffres de 2024 pourraient marquer le pas au vu de la bonne tenue des marchés cotés l’année dernière, la tendance ne devrait pas s’infléchir : pas un grand acteur de l’asset management en France, comme à l’étranger, qui n’affiche sa volonté de se renforcer sur le segment. « Alors que les ass...