Au prix de douloureux sacrifices, le pays a remis ses finances sur les rails. L’activisme pro-business de son Premier ministre produit des résultats.
« Un rebond extraordinaire » : ces paroles sont celles prononcées par le commissaire européen à la fiscalité, Paolo Gentiloni, en avril dernier, lors de la conférence annuelle du Delphi Economic Forum organisé au pied du Mont Parnasse. C’est aussi à cette occasion que le gouverneur de la Banque de Grèce Yannis Stournaras a affirmé désormais pouvoir « dormir la nuit », après avoir remis les finances du pays sur la bonne trajectoire. Après une décennie de purgatoire est en effet arrivée la fin de la mise sous surveillance du pays en 2022, puis, le 20 octobre dernier, le retour de la Grèce parmi les nations dont la dette figure dans la catégorie « investissement », avec une note BBB-/A-3 octroyée par Standard & Poor’s. Fitch a suivi en décembre. Des reconsidérations motivées entre autres par un déficit public passé de 9,8 % en 2020 à 1,6 % en 2023 (1,2 % sont attendus en 2024), grâce à des efforts drastiques sur les dépenses et à une croissance plus soutenue que la moyenne de la zone euro depuis 2019 (1,7 % contre 1,4 % en moyenne pour la période 2019-2023) ; 2,2 % sont attendus en 2024 contre 0,8 % pour l’eurozone.
« La réorientation de l’économie vers des secteurs compétitifs prendra du temps mais le sentiment des marchés est que la stratégie du gouvernement est claire, estime Hugo Le Damany, économiste chez AXA IM. Ce dernier a des cartes à jouer et jusqu’à présent il en saisit la plupart. » La stabilité politique d’un Premier ministre réélu l’an dernier, qui manifeste une...