Confrontées à une concurrence en direct de la part des investisseurs institutionnels sur le marché des infrastructures, les sociétés de gestion spécialisées dans cette classe d’actifs mettent en avant des expertises variées et mieux ciblées pour continuer à les séduire. Elles s’inspirent dans ce cadre des nouvelles approches développées par les acteurs du capital-investissement.
Depuis le printemps 2014, les autorités européennes se sont mobilisées afin d’accroître la contribution des investisseurs au financement des infrastructures. Plusieurs mesures ont été adoptées en ce sens. Les contraintes d’investissement des institutionnels ont, d’abord, été assouplies grâce à une réduction de leur ratio de SCR (ou capital réglementaire requis) dans le cadre de Solvabilité 2, celui-ci étant passé depuis le mois d’avril 2016 de 49 % à 30 % pour les investissements en fonds propres dans les infrastructures. Ils ont ensuite pu bénéficier de la création de nouveaux formats de fonds de dettes sur les infrastructures, avec la création de fonds d’investissement à long terme (ELTIF). Ces évolutions réglementaires ont conduit les institutionnels à investir massivement dans la classe d’actifs. «Ces derniers représentent désormais environ 20 % des financements dans les infrastructures en Europe sur un encours total de 120 milliards de dollars en 2016», indique Charles Dupont, responsable du pôle infrastructure chez Schroders.
Des investissements en dette pébliscités
Parmi les outils plébiscités par ces acteurs figure la dette privée. Ce type d’actifs correspond en effet bien à leurs besoins actuels. «La dette infrastructure est souscrite sur très longue période (10 à 25 ans, voire au-delà), ce qui permet un adossement optimal aux passifs des institutionnels, notamment ceux des sociétés d’assurance-vie et des fonds de pension», relève François-Yves Gaudeul, directeur de la dette infrastructure chez Allianz...