Après des années de croissance soutenue, l’immobilier semble perdre de son lustre auprès des investisseurs institutionnels européens. Alors que l’allocation d’actifs a légèrement diminué, les stratégies évoluent, à la recherche de diversification sectorielle et géographique. Le rebond timide enregistré en 2025 s’accompagne d’une polarisation du secteur entre actifs « prime » et actifs délaissés.
L’immobilier n’aurait-il plus la cote auprès des investisseurs institutionnels ? Selon les données de l’INREV, la part de l’allocation d’actifs dans les portefeuilles des grands institutionnels européens est passée de 10,4 % en moyenne en 2020 à 8,5 % fin 2024. « La baisse de l’allocation immobilière a été dans une certaine mesure plus importante en Europe que dans le reste du monde où les investisseurs institutionnels allouent une part stable de leurs actifs ces dernières années à l’immobilier, autour de 10 %, indique Henri Romnicianu, directeur général délégué de BNP Paribas REIM France. L’allocation immobilière des institutionnels en Europe est certes en légère baisse depuis deux ans, mais il convient aussi de souligner que cette diminution est aussi liée à la baisse des valorisations enregistrées en Europe ces deux dernières années. » Il faut rappeler aussi que cette part s’était accrue de façon continue entre 2010 et 2015 avant d’atteindre un plafond. « Entre 2010 et 2015, les investisseurs institutionnels ont fortement augmenté leurs investissements en immobilier au niveau mondial, passant de 5 à 6 % en 2010 à 10-11 % en 2015 », poursuit Henri Romnicianu. Evidemment, il existe des nuances selon les pays et selon le type d’investisseurs institutionnels. « Un fonds souverain ou un fonds de retraite investira davantage dans des actifs longs comme l’immobilier qu’une compagnie d’assurance non-vie par ...