Pour la première fois, des particuliers à hauts revenus devront calculer et payer, cette année, un impôt basé sur des ressources incertaines. Cette contribution visant surtout les dividendes ne devra pas être sous-évaluée, au risque de devoir s'acquitter d'une pénalité élevée. Pour l’Etat, le risque est d’encaisser une recette inférieure aux prévisions, le nombre de contribuables concernés ayant été surestimé.
Ils ne seront, au plus, que quelques dizaines de milliers de particuliers à devoir payer cette année le nouvel impôt concocté par Bercy, la Contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR). Mais le sujet est suffisamment complexe pour que la Direction générale des finances publiques (DGFiP) ait décidé de leur préparer une communication dédiée, avec une calculette en ligne, disponible à l’automne. Il est vrai que le ministère des Finances a frappé fort, s’agissant de la difficulté à calculer cette nouvelle contribution : pour la première fois, des contribuables (disposant de plus de 500 000 euros de revenu annuel pour un couple) devront payer un impôt sur des revenus qu’ils ne connaîtront pas précisément, puisque la contribution devra être calculée et payée avant le 15 décembre en étant basée sur des revenus de 2025 par définition incertains – l’année n’étant pas terminée – et sur les impôts auxquels ces revenus devraient donner lieu… en 2026. L’information sera imprécise, mais, pour autant, il ne faudra pas se risquer à sous-évaluer les montants déclarés au titre de la CDHR : s’ils apparaissent après coup sous-estimés, une forte pénalité sera automatiquement imposée par l’administration fiscale (voir encadré).
Ce véritable casse-tête est dû à la chute du gouvernement Barnier, début décembre, et avec lui le projet de loi de finances : initialement, quand il a été annoncé à l’automne 2024, cet impôt était prévu pour cibler les revenus de 2024, et devait être payé en...