Promus désormais par les banques, les stablecoins pourraient servir de nouveau moyen de paiement, aussi bien dans le commerce qu’entre entreprises. Les trésoriers d’entreprise ne sont cependant pas encore pleinement convaincus.
S’agit-il d’une exagération… tout américaine ? Le secrétaire d’Etat américain au Trésor, Scott Bessent, qui vient de faire adopter par le Sénat des Etats-Unis la nouvelle législation sur les stablecoins (ces cryptomonnaies rattachées à une monnaie officielle, ce qui leur confère une stabilité), entrevoit une multiplication par 10 du marché de ces instruments d’ici quelques années. En cinq ans, entre 2020 et aujourd’hui, cela a été déjà le cas. Les stablecoins, dont la valeur globale était limitée à 20 milliards de dollars en 2020, représentaient en avril dernier quelque 250 milliards. Mais il est toujours plus facile de progresser très vite en partant de zéro… Pour autant, Scott Bessent juge son estimation « très raisonnable ». Et les analystes de ce marché ne le contredisent pas, tandis que les banques américaines telles que JP Morgan, Bank of America ou Citigroup se préparent activement, en accélérant leurs projets d’émission de tels instruments. En Europe, Société Générale-Forge proposera dès juillet son propre stablecoin basé sur le dollar.
Cette effervescence repose sur la perspective d’un changement de nature du marché des stablecoins. Jusqu’à maintenant, ils servaient principalement de moyen d’échange au sein du monde de la crypto, A l’avenir, il pourrait s’agir de véritables monnaies privées, utilisées par tous les acteurs de l’économie à travers le monde, dont au premier chef les entreprises.
« Les stablecoins ont jusqu’à maintenant intéressé d’abord le monde du trading, mais nous nous tournons désormais vers les entreprises », souligne Jean-Marc Stenger, directeur général de Société Générale-Forge.